
Avec ses robes scintillantes, ses paillettes, ses chansons entraînantes, Dalida a brillé au sommet des hit parade et conquis le cœur du public européen qui lui a réservé une ferveur que peu d’artistes ont connu.
Si la chanteuse a collectionné les disques d’or aussi bien en France qu’en Italie et en Allemagne, force est de constater qu’elle n’a pas vraiment brillé au cinéma, alors qu’à l’origine, la jeune italienne était littéralement fascinée par Hollywood et rêvait de devenir une star du grand écran. Néanmoins, n’est-ce pas un peu de la magie du Hollywood de l’âge d’or que la chanteuse, a fait brillé dans ses spectacl
es et à la télévision, et sa longue chevelure et ses fourreaux dorés empruntés à son idole Rita Hayworth? C’est ce sens du spectacle et du divertissement ainsi que la tragédie et le désespoir cachés sous le fard et les lumières, qui la rendaient aussi profondément humaine et expliquent probablement l’ampleur de sa gloire.
Née en 1933 au Caire de parents d’origine italienne, la future Dalida rêve de cinéma et de gloire tout en travaillant dans un laboratoire pharmaceutique. Après avoir remporté un concours de beauté, elle est engagée comme doublure de sa star favorite, l’américaine Rita Hayworth, qui doit tourner en Égypte un film biblique « joseph et ses frères » qui sera finalement abandonné en cours de route
par la vedette capricieuse. Pour se consoler, Dalida obtient un rôle dans un film égyptien réalisé par Niazi Mustafa, connu pour son flair en matière de jeunes talents (il a notamment révélé Kamel El Chénawi, Kouka, Leila Fawzi et Samira Toufik, grandes vedettes du monde arabe). Un verre, une cigarette (1955) est un mélo musical avec la grande danseuse orientale Samia Gamal qui se détache de la production égyptienne de l’époque souvent fort médiocre en dépit des merveilleux chanteurs et acteurs qui y participaient. Dalida, déjà très vamp, y chante en italien, en remuant ses cheveux, telle Rita Hayworth dans Gilda : un geste qui la poursuivra longtemps. La même année, on la retrouve en danseuse espionne dans le masque de Toutankhamon, une production franco-égyptienne mise en scène par un ancien cinéaste talentueux de l’époque muette, Marc de Gastyne, auteur notamment d’une remarquable Jeanne d’Arc. Il semble qu’un imbroglio juridique ait privé le film d’une vraie carrière commerciale : en tous les cas, il fut brièvement exploité en France en 1955 et la revue Cinémonde afficha pour l’occasion en couverture Gil Vidal « le jeune premier qui monte » et Dalida présentée comme une « chanteuse italienne ».
Arrivée à Paris, sur les conseils de Gastyne, le jeune actrice brune a bien du mal à s’imposer. Son léger strabisme lui est-il préjudiciable?(ce handicap n’a pourtant pas empêché à Norma Shearer ou Virginia Mayo de faire des carrières majeures). Déçue, Dalida va se tourner vers la chanson. Soutenue par le directeur de la nouvelle radio en vogue Europe n°1(son futur mari), qui matraque sans arrêt ses disques à l’antenne, elle triomphe avec Bambino en 1956, puis une longue série d’adaptations de chansons italiennes, très en vogue en cette fin des années 50 (come prima, romantica..). La beauté ténébreuse de la nouvelle vedette, affichée sur les pochettes de 45T contribue aussi à son succès, et lui permet de supplanter l’espagnole Gloria Lasso, chanteuse à accent qui avait marqué les débuts du microsillon.
Dalida ne fera que quelques incursions à l’écran, pour y chanter quelques refrains : il s’agit de polars très datés, traitant d’un sujet un peu scabreux mais populaire : la traite des blanches. Aux médiocre « brigade des mœurs » ou « Rapt au 2ème bureau« , on préférera le film allemand « des filles
pour le mambo bar« qui a le mérite d’être bien réalisé et de dépeindre avec justesse l’atmosphère des bars louches. Dalida y chante la version allemande du jour où la pluie viendra qui fera d’elle une star en Allemagne.
Alors que l’univers de la variété populaire connaît de forts remous avec l’arrivée de la déferlante rock et yéyé, Dalida s’accroche imperturbable, an adoptant au passage les nouveaux rythmes dans le vent.
On lui confie enfin un premier rôle dans Parlez moi d’amour (1961) un film musical italien davantage destiné à mettre en valeur les derniers succès de la chanteuse qu’à bâtir une histoire cohérente. Elle y chante notamment « les gitans » qui ont fait sa gloire en Italie.
Plus qu’une chanteuse (dont le talent est affaire de goût : il me semble que dans un genre similaire l’italienne Mina dispose de davantage de possibilités vocales et de versatilité), Dalida est devenue un personnage public dont le public suit les moindres faits et gestes : sa vie mouvementée fait la une des journaux à scanda
le : son divorce, ses amours et ses malheurs vont faire la joie de certains magazines durant toute sa vie. Le suicide de son amant, le chanteur prometteur Luigi Teno, sera le premier drame d’une longue succession .
Coté cinéma, toujours rien de remarquable : l’inconnue de Hong Kong est selon cinéma 63 « un médiocre film policier qui tente vainement d jouer sur la couleur locale ». Le réalisateur Poitrenaud reconnaîtra que Dalida est moins douée pour la comédie que pour le chant. Les fans pourtant se délecteront de son duo avec Serge Gainsbourg. On la retrouve aussi dans deux films italiens qui ne seront pas
exploités chez nous : Ménage à l’italienne (1965) (très inspiré de la comédie « Elle est terrible » de Luciano Salce, où Dalida ne chante pas ) et un roman photo à l’eau de rose Io ti amo, réalisé par Anthony Dawson, spécialiste du péplum et du film d’horreur (1967), aujourd’hui disponible en vidéo.
En tout état de cause, ces essais guère concluants ne recueilleront pas les faveurs du public qui continue pourtant d’aduler la chanteuse qui aligne encore les succès durant la décennie 70 (Gigi l’amoroso, le thème du film le parrain, une reprise disco de j’attendrai). Avec la vogue disco, la chanteuse se pare plus que jamais de paillettes et de couleurs, et la futilité de ses chansons fait un curieux contraste avec une succession de malheurs : le suicide de son premier mari, puis de son amant Richard St Germain. Au début des années 80, l’artiste connaît un déclin certain amorcé par la naissance des radios libres et d’un rajeunissement de l’auditoire. Proie des humoristes , l’artiste peine à retrouver le succès. Ses tentatives pour adopter un répertoire moins facile sont des échecs commerciaux.
l’humanité et la fragilité du personnage que les qualités intrinsèques de son répertoire.
Si la chanteuse a collectionné les disques d’or aussi bien en France qu’en Italie et en Allemagne, force est de constater qu’elle n’a pas vraiment brillé au cinéma, alors qu’à l’origine, la jeune italienne était littéralement fascinée par Hollywood et rêvait de devenir une star du grand écran. Néanmoins, n’est-ce pas un peu de la magie du Hollywood de l’âge d’or que la chanteuse, a fait brillé dans ses spectacl

Née en 1933 au Caire de parents d’origine italienne, la future Dalida rêve de cinéma et de gloire tout en travaillant dans un laboratoire pharmaceutique. Après avoir remporté un concours de beauté, elle est engagée comme doublure de sa star favorite, l’américaine Rita Hayworth, qui doit tourner en Égypte un film biblique « joseph et ses frères » qui sera finalement abandonné en cours de route


Dalida ne fera que quelques incursions à l’écran, pour y chanter quelques refrains : il s’agit de polars très datés, traitant d’un sujet un peu scabreux mais populaire : la traite des blanches. Aux médiocre « brigade des mœurs » ou « Rapt au 2ème bureau« , on préférera le film allemand « des filles

Alors que l’univers de la variété populaire connaît de forts remous avec l’arrivée de la déferlante rock et yéyé, Dalida s’accroche imperturbable, an adoptant au passage les nouveaux rythmes dans le vent.
On lui confie enfin un premier rôle dans Parlez moi d’amour (1961) un film musical italien davantage destiné à mettre en valeur les derniers succès de la chanteuse qu’à bâtir une histoire cohérente. Elle y chante notamment « les gitans » qui ont fait sa gloire en Italie.
Plus qu’une chanteuse (dont le talent est affaire de goût : il me semble que dans un genre similaire l’italienne Mina dispose de davantage de possibilités vocales et de versatilité), Dalida est devenue un personnage public dont le public suit les moindres faits et gestes : sa vie mouvementée fait la une des journaux à scanda

Coté cinéma, toujours rien de remarquable : l’inconnue de Hong Kong est selon cinéma 63 « un médiocre film policier qui tente vainement d jouer sur la couleur locale ». Le réalisateur Poitrenaud reconnaîtra que Dalida est moins douée pour la comédie que pour le chant. Les fans pourtant se délecteront de son duo avec Serge Gainsbourg. On la retrouve aussi dans deux films italiens qui ne seront pas

En tout état de cause, ces essais guère concluants ne recueilleront pas les faveurs du public qui continue pourtant d’aduler la chanteuse qui aligne encore les succès durant la décennie 70 (Gigi l’amoroso, le thème du film le parrain, une reprise disco de j’attendrai). Avec la vogue disco, la chanteuse se pare plus que jamais de paillettes et de couleurs, et la futilité de ses chansons fait un curieux contraste avec une succession de malheurs : le suicide de son premier mari, puis de son amant Richard St Germain. Au début des années 80, l’artiste connaît un déclin certain amorcé par la naissance des radios libres et d’un rajeunissement de l’auditoire. Proie des humoristes , l’artiste peine à retrouver le succès. Ses tentatives pour adopter un répertoire moins facile sont des échecs commerciaux.
Le cinéaste égyptien Youssef Chahine lui propose alors de jouer dans le 6ème j
our (1986): un drame non musical à 1000 lieux d’itsi bitsi petit bikini ou autres Kalimba de luna. La vedette qui a toujours rêvé d’un beau rôle à l’écran accepte et relève le défi : la critique applaudit son étonnante interprétation d’une lavandière cairote. Sans artifices ni falbalas, Dalida est belle et émouvante dans ce rôle dramatique qui sera acclamé en Égypte mais ne rencontrera pas un succès populaire en France.
Très dépressive et sans doute sceptique sur l’évolution possible de sa carrière, Dalida se suicidera en 1987. Son frère Orlando a très bien réussi à faire entretenir le mythe de sa célèbre sœur en sortant régulièrement des compils et opérations marketing. Moquée de son vivant, la chanteuse est désormais respectée par la jeune génération du monde musical et reste populaire auprès du public et notamment de la communauté gay : un phénomène de société qui repose probablement davantage sur la sympathie , 

