Il est temps de rendre hommage à Eleanor Powell, la plus grande danseuse à claquettes d’Hollywood et les aficionados du musical hollywoodien ne me contrediront pas ! Même si elle n’avait pas la personnalité juvénile et attachante de Ruby Keeler, ni la féminité d’Ann Miller, sur un plan purement technique, Eleanor Powell était certainement la plus douée. Certes, ses talents se limitaient aux numéros dansés (elle était souvent doublée pour le chant, et assez insipide dans les scènes de comédie), mais sa vivacité, sa précision et son énergie ont beaucoup apporté au tap-dancing.
Née en 1912,
Vedette de plusieurs revues, Eleanor Powell triomphe notamment dans les « George White scandals » en 1934. Aussi, lors de l’adaptation à l’écran de cette revue par la Fox en 1935, un numéro de claquettes lui est confié (hélas, elle ne participe pas au meilleur moment du film, une parodie du continental de la Joyeuse divorcée, où les danseurs balancent en l’air leurs partenaires comme des poupées de chiffon) . La première apparition de la jeune femme à l’écran (en pantalon, pour éviter des mouvements acrobatiques disgracieux) passe pourtant inaperçue.
Louis B Mayer, le patron de la MGM, bien décidé à miser de nouveau sur le gen
L’amiral mène la danse (1936) vaut surtout pour les magnifiques chansons de Cole Porter et tant pis si l’intrigue ne tient pas debout. (Eleanor incarne une danseuse qui remplace
Le règne de la joie(1937) figure à mon avis parmi les sommets artistiques d’Eleanor. Le numéro final est particulièrement éblouissant : quelle énergie et quelle précision dans le geste ! Contrairement à certaines de ses collègues qui dansent les claquettes en faisant de nombreux tours sur elles-mêmes, Eleanor nous propose une chorégraphie beaucoup plus inventive et élaborée, acrobatique tout en restant infiniment classe, et toujours avec un glorieux sourire. En outre, elle se charge toute seule de la chorégraphie, veillant sur l’emplacement des caméras, et le montage des séquences : fait rare à Hollywood ! Je n’ai pas vu Rosalie (1937) avec Nelson Eddy
En 1940, c’est la rencontre au sommet : Fred Astaire le plus grand danseur du monde partage avec Eleanor l’affiche de Broadway qui danse. Certains critiques seront déçus par le manque d’alchimie entre les 2 danseurs, chacun se concentrant sur ses propres pas, sans qu’il y ait de réelle symbiose comme entre Fred et Ginger ou Rita. Pourtant, certains numéros sont admirables, notamment celui de « begin the beguine », d’abord en rumba puis en swing, une véritable leçon d’élégance et d’efficacité : un des must de l’histoire du film musical.
De divorce en musique (1941) on retiendra surtout la grandiose finale élaborée par le génial Busby Berkeley et un charmant numéro au cours duquel Eleanor danse avec un fox-terrier : craquant.
Depuis le début de sa carrière à la MGM, il semble que ses patrons n’
Le contrat de 7 ans avec la MGM vient alors à expiration, sans être renouvelé. C’est la vivace Ann Miller, maîtresse de Louis B Mayer, qui prendra le relais, mais sans jamais tenir la tête d’affiche.
Swing circus (1945) tourné pour l’United Artist n’a pas le prestige ni le budget des films de la MGM, mais n’est pas dépourvu d’intérêt sur un plan musical. Ici, c’est avec un cheval au trot et dans un flipper géant que danse Eleanor, et là aussi, c’est impeccable.
Mariée avec le jeune acteur Glenn Ford, Eleanor Powell délaisse alors sa carrière pour se consacrer à son mari (hormis une courte et bien décevante apparition en 1950 dans jamais deux sans toi), son petit garçon et ses activités religieuses qui vont beaucoup l’accaparer. Fervente catholique, l’actrice va même écrire des scripts pour des émissions religieus
Si pour le moment seul Broadway qui danse est disponible en DVD, il semble qu’un DVD-box dédié à Eleanor soit en cours de confection. On pourra trouver sans doute beaucoup à redire sur la qualité intrinsèque des comédies musicales qui ont fait sa gloire, mais ses talents de danseuse et de chorégraphe sont tout simplement sensationnels.
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