dimanche 15 février 2009

Rocio Durcal, la cendrillon du cinéma franquiste


Au début des années 60, l’Espagne est sous l’emprise du phénomène des enfants vedettes : le très célèbre Joselito, « l’enfant à la voix d’or », dont les mélos nunuches seront largement diffusés en France, avec un succès certain, et Marisol la blonde gamine de Malaga.(à noter que de nos jours des émissions télé du type « l’école des fans » continuent à plaire aux téléspectateurs espagnols) .Un grand producteur, à la base du phénomène Marisol, décide de miser sur Rocio Durcal, une autre jeune fille, découverte dans un concours de chant à la télé.
Ses débuts dans « Cancion de juventud », comédie sentimentale conventionnelle inspirée des films de Deanna Durbin, sont très remarqués. Elle y chante des mélodies sentimentales, des airs yéyé (très en vogue à l’époque), des saetas, des flamencos avec sa voix aigüe. En somme, il y en a pour toute la famille. Les films qui suivent (dont aucun ne sera diffusé chez nous) se valent. La qualité s’améliore nettement quand Luis Cesar Amadori, qui a beaucoup tourné en Argentine, est convié derrière la caméra. En 4 films, il réussit avec succès à transformer l’adolescente Rocio en jeune adulte. Les numéros musicaux filmés avec soin sont souvent de qualité (notamment pour Acompaname (1966) et Buenos dias condesita (1966) et figurent en tous les cas parmi les meilleurs de la production espagnole des années 60.
« Accompaname »1966 avec le chanteur mexicain Enrique Guzman rencontre un franc succès dans les pays d’Amérique latine . Dans un double rôle (une fille sérieuse, l’autre aguicheuse et amorale), Rocio fait preuve de réelles qualité de comédienne dans Cristina Guzman (1968). Elle s’y révèle également beaucoup plus féminine et sexy. En 1969, Rocio trouve son meilleur rôle dans l'adaptation d'une célèbre revue madrileine des années 30 "las Leandras". En veuve joyeuse ou en Clara Bow dansant le charleston, elle mène le show tambour battant. A ce stade, on peut dire que sa carrière prenait un meilleur envol que celle de sa concurrente Marisol, qui commençait déjà à battre de l’aile. Au début des années 70, les goûts changeant du public conduisent Rocio à tenter de nouvelles expériences (surtout après le très raté « la novicia rebelde »1971 dont les passages musicaux fauchés et indigeants ne viennent même pas sauver une histoire particulièrement culcul.
Rocio s’essaye alors au drame avec Marianela, une adaptation du roman de Benito Perez Galdos(le Balzac espagnol)en incarnant une pauvre fille défigurée qui se laisse mourir. Une bonne prestation. On la retrouve ensuite dans un film d’épouvante français de Pierre Grimblat « Dites le avec des fleurs »1974, avec Delphine Seyrig, où elle fournit une prestation étonnante. La scène où la chemise ouverte, elle tranche la gorge de francis Blanche d'un coup sec est tout à fait saisissante. A la mort de Franco, le cinéma espagnol se libère de son carcan et de son conservatisme. C’est la movida, et ses nouveaux talents. Tentant un virage à 180°, Rocio Durcal joue le rôle d’une lesbienne dans un film aux scènes érotiques particulièrement hot. Malgré le succès de scandale du film, la nouvelle Rocio déplait fortement à ses anciens admirateurs et n’arrive pas à en gagner de nouveaux. C’est la fin de sa carrière cinématographique. Au même moment, le compositeur mexicain Juan Gabriel lui propose des chansons, qui vont en faire une superstar de la chanson mexicaine pendant plus de 25 ans. La voix de Rocio prend toute sa dimension dans les standards mexicains, les tangos qu’elle emprunte au répertoire de Libertad Lamarque, ou les chansons de Juan Gabriel. Hélas, la maladie (un cancer de l’utérus) viendra interrompre sa brillante carrière de chanteuse. Elle laisse un mari (l’ex chanteur yéyé Junior) et trois enfants (dont la chanteuse Sheila Durcal)


2 commentaires:

  1. Te recomiento www.santa-nostalgia.blogspot.com

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  2. Fue operada en el Hospital Virgen del Rosario, de la calle Príncipe de Vergara de Madrid

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