
Les apparitions au cinéma de la superbe rousse Milva, une des plus prestigieuses artistes de la chanson italienne ne sont pas nombreuses. Sans doute parce qu'elle a préféré chosir ses rôles avec la même exigence de qualité et de diversité que ses chansons.
Née en 1939, Milva débute dans la chanson grâce à un concours télévisé. La puissance et la beauté de sa voix vont en faire une célébrité du jour au lendemain. Son deuxième 45 tours, avec la version italienne de Milord d’Edith Piaf cartonne d’emblée, et ce n’est que justice tant sa reprise est
convaincante. Celle que l’on surnomme déjà la panthère de Goro (par opposition à Mina, la tigresse de Cremona) fait une courte apparition chantée dans un musical allemand « Oh Mamma mia » avec le baryton Fred Bertelmann, et dans une production italienne réunissant les vedettes de la chanson à la mode.

Malgré sa grande beauté (une rousse flamboyante, le corps gainé dans un fourreau qui évoque furieusement Rita Hayworth), Milva ne détient pas l’ironie et le coté frivole de sa rivale Mina et n’a donc n’a pas du tout la personnalité requise pour figurer en vedette dans les petites comédies musicales un peu farfelues qu’on tournait alors à la pelle dans la botte italienne. Cependant, il semble qu’elle soit davantage intéressée par de vrais rôles de comédienne, qu’on ne lui confiera hélas qu’avec parcimonie. Ainsi en1962, elle incarne une danseuse vulgaire, rivale de Gina Lollobrigida dans la « Beauté d’Hyppolite » de Zagni. Dans les
années qui suivent, Milva va connaître de beaux succès dans le domaine de la variété, en participant de nombreuses fois au fameux festival de San Remo, sans jamais gagner le fameux concours (pourtant en 1969, son interprétation de Canzone est si splendide qu’elle aurait bien mérité un prix) et à un show TV allemand avec Fernandel. Mais la chanteuse va surtout explorer d’autres pistes, moins populaires, mais souvent plus glorieuses : un disque de chants révolutionnaires du monde en entier (comprenant sa mémorable interprétation de bella ciao), un spectacle autour des lieder de Brecht et Kurt Weill (son autorité et la hargne de son interprétation conviennent tout à fait à ce répertoire de grande classe),un hommage aux années 30 (avec reprise des tubes de grandes divas du ciné d’avant guerre comme Marlène, Zarah Leander, Pola Negri).


La grande dame de la chanson continue sa carrière, principalement en Allemagne (où elle a été une très grande vendeuse de disques dans les années 80), au Japon (plus de 25 tournées là-bas), et

Article très intéressant, bien documenté sur une chanteuse majestueuse, qui a su conserver toute sa simplicité, en dépit de son aura authentique et méritée.
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