dimanche 3 janvier 2010

Mumtaz, adorable poupée du cinéma indien




Jolie comme une poupée avec sa longue chevelure brune, son nez retroussé et son regard tendre, la douce Mumtaz (qui signifie la meilleure en perse et en arabe) fut une des actrices les plus en vue au début des années 70, époque dorée s’il en fut de l’histoire du cinéma bollywoodien. Sensuelle et innocente à la fois, hyper mignonne, elle tranchait à coup sûr de par son anti-conformisme avec les stars indiennes d’alors. Après s’être fait connaître en jouant les nymphettes , l’actrice va gagner en crédibilité en abordant des rôles plus difficiles, dans une série de mélodrames très populaires qui ont marqué leur époque. On ne s’étonnera pas alors que Sharukh Khan, l’actuel roi de Bollywood, pourtant fort peu attiré par le cinéma d’autrefois ait déclaré qu’elle demeurait son actrice préférée.

Née en 1947 à Bombay de parents iraniens de condition fort modeste (son père vend des fruits secs), Mumtaz a été contrainte de travailler très jeune pour nourrir sa famille après le décès de sa mère. Toute jeune, elle se rend avec sa sœur dans les studios de Bollywood , acceptant la moindre figuration dans n‘importe quel film. Grâce à sa grande beauté, l’adolescente est remarquée par l’ancien catcheur et cascadeur Dara Singh, devenu star de cinéma bis. A ses cotés, elle va tourner 16 films : une longue série de nanars juteux de série Z que tous les amateurs du genre rêveraient de voir un jour : la version hindi de Samson et Dalila, des 12 travaux d’Hercule, ou encore de Tarzan à Delhi. En 1965, on la retrouve par exemple dans l’improbable Tarzan rencontre King Kong , série B à la sauce massala en tendre héroïne rescapée d’un accident d’avion et perdue dans la jungle : heureusement que Tarzan est là pour la sauver. (éclats de rire garantis lors des apparitions de King Kong -un figurant déguisé dans un costume en peluche) et l’année suivante dans l’agent secret aux yeux d’or 007...tout un programme!
Sur un plan strictement artistique, ces films n’ont évidemment aucun intérêt, néanmoins, ils vont permettre à la jeune actrice de faire ses classes avant d’être engagée, comme second rôle, dans des productions plus prestigieuses comme Mere Sanam (1965) dont la star est Asha Pareck ou encore Patthar Ke Sanam (1967) où elle brille par sa spontanéité et sa sensualité face au roi du film patriotique Manoj Kumar. Pyar Kije Jaa (1966) est une comédie loufoque avec une famille « folledingue », dans un style très proche de la comédie de boulevard et pour tout dire très occidental, y compris musicalement. Si les comédiens en font des tonnes et jacassent comme des pies, le vent de folie qui souffle sur cette famille de disjonctés est plutôt communicatif, et la craquante Mumtaz y twiste avec un tonus d’enfer. Sa beauté, son charme juvénile et très sexy lui valent d’ailleurs des comparaisons avec notre Brigitte Bardot nationale et Marilyn. Plus qu’une réelle comédienne, Mumtaz est une nature, une présence mutine qui tranche singulièrement avec les actrices du moment. Comme Sharmila Tagore, elle n’hésite pas à porter un bikini à l’écran et à se rouler dans le sable aux cotés de Feroz Khan.
Mais c’est le mélodrame familial Do raaste (1969) qui va faire de Mumtaz une star de première grandeur. Même si son personnage de jeune fiancée n’a pas la moindre profondeur, les chansons (doublées par Lata Mangeskhar) sont superbes et elle forme un joli duo avec Rajesh Khanna, acteur dont la gloire connaîtra des sommets rarement égalés en Inde (on raconte que les fans laissaient des marques de rouge à lèvres sur les pneus de sa voiture…). L’actrice est particulièrement irrésistible dans la très belle scène dansée et chantée sous la pluie avec Rajesh, dont l’effet érotique est si probant que de nombreux indiens s‘en inspireront par la suite (à peu près un sur deux!). Do raaste rencontrera un succès sans précédent (et restera le préféré de la comédienne). On la retrouve la même année aux cotés de Jeetendra , charmant play boy du cinéma indien, dans Jigri Dost. Inutile de préciser que les scènes, filmées de façon ultra saccadées où le couple danse (on pourrait dire gigote) dans un jardin fleuri ont horriblement mal vieilli : pourtant ce genre de séquence était presque incontournable vers 1970 dans les films indiens.
En 1970, Mumtaz retrouve le très populaire Rajesh Khanna pour un amusant pastiche des films d’espionnage européens « le vrai et le faux ». Tout y est, des jingles style James Bond au duel final, de la jolie pépée sophistiquée mais insipide (Mumtaz) aux décors (la cachette « futuriste » du voleur qui rappelle celle de Fantomas). A un moment, le voleur fait ingurgiter aux invités une potion magique pour les « statufier » , ce qui lui permet de voler tranquillement les bijoux : on l’aura compris, les cinéphiles cherchant la subtilité et la profondeur ne supporteront pas plus de 2 secondes!
Mais personnellement j’ai préféré ce film enfantin au pourtant très admiré Khilona (1970) qui valut à l’actrice un prix d’interprétation. Mumtaz y joue le rôle d’une jeune femme jetée en pâture à un poète déséquilibré qui la viole, puis finit par s’attacher à elle. Vraiment, je n’ai pas compris le succès autant critique que populaire de ce film, tant j’ai trouvé la réalisation médiocre, l’histoire incohérente et l’interprétation de Sanjeev Kumar insupportable. Quant aux scènes comiques, elles sont absolument grotesques et totalement imbuvables pour le public occidental (comme souvent dans les films indiens). Si Mumtaz a fait sensation à l'époque en quittant ses rôles habituels de jeune fille insouciante ou de jolies fiancées, son interprétation m'a pourtant paru bien creuse.
Sa prestation m’a également déçu dans Hare Rama Hare Krishna (1971), véritable OVNI dans l’univers bollywoodien, contant les mésaventures d’une jeune femme qui a fui sa famille pour vivre avec les hippies à Katmandu et se réfugier dans les vapeurs de l'opium! Mumtaz y est constamment éclipsée par Zeenat Aman futur sex symbol du cinéma indien.
Chor Machaye Shor (1974) autre énorme succès commercial (avec cette fois le romantique Shashi Kapoor), m’a paru bien mal joué, et regardable ou plutôt écoutable uniquement pour les superbes chansons!
Autant dire que je préfère de loin la Mumtaz mutine et pétillante de la fin des années 60 à l’actrice un peu effacée des gros succès du début des années 70. Cela dit, PREM KAHANI (1975) de Raj KHOSLA m’a réconcilié avec la comédienne
Même si de nombreuses faiblesses pèsent sur le film (le combat pour l’indépendance de l’Inde évoqué sans trop de précisions, certains passages sont fort peu crédibles, il y des longueurs) c’est dans l’ensemble plutôt satisfaisant : les chansons sont superbes (l’une d’elles, Mein, a fait l’objet de reprises modernes), certains passages sont très violents et cruels (notamment celui où la junte recherche Rajesh en donnant des grands coups d’épée dans les matelas, pendant que sa belle-sœur étouffe involontairement sa fille en l’empêchant de crier) font forte impression. Cependant, c’est encore la tension érotique presque palpable que l’on sent dans le huis clos entre Rajesh et Mumtaz qui m’a paru la plus effective ; Notamment dans la scène où après quelques échanges sur un ton badin, les gros plans et les regards mettent en lumière la forte attirance des deux anciens amoureux. La courte apparition de Mumtaz dans la femme serpent (un film d'horreur de série B , avec une prédatrice qui charme ses victimes avant de se changer en python pour les tuer) marque un curieux retour de la star à ses débuts peu glorieux et annonce déjà son déclin.

Tourné en 1975 mais sorti en 1977, Aaina est un mélo à gros budget à l’ancienne avec un Rajesh Khanna sur le déclin, dans lequel le personnage joué par Mumtaz se prostitue pour faire vivre sa famille. Le film, jugé fort démodé, sera un échec commercial si retentissant que l’actrice décidera d’abandonner sa carrière et mener une vie luxueuse auprès de son mari millionnaire (elle avait eu auparavant une liaison avec la star Shammi Kapoor). Mais l’argent ne fait pas toujours le bonheur, et les infidélités de son mari la rendront bien malheureuse.
En 1989, l’actrice tente un come-back désastreux dans un rôle de maman (Aandhiyan). Le charme d’autrefois semble s’être assoupi avec les années et les soucis, et le public ne reconnaît plus la jolie poupée d’autrefois. Attristée par l’échec du film et les réactions négatives, l’actrice refusera désormais toutes propositions cinématographiques.
Atteinte d’un cancer du sein, Mumtaz a courageusement fait face à la maladie et à plusieurs interventions chirurgicales. A présent guérie, elle a accepté de participer à un documentaire sur la lutte contre le cancer aux cotés de stars internationales aussi prestigieuses que Olivia Newton John, Jaclyn Smith, William Baldwin ou Diahann Carroll. Longue vie à Mumtaz!

2 commentaires:

  1. tres jolie muy guapa *Mumtaz en su joventud le adoro mucho

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  2. atima Ragala :i love you a lot off dear Mumtaz you was my un in MOrocco ..i leave near Tanger do you want to write to me please ?my adress is ;bazarcomandacia@hotmail.com
    je t'aime beaucoup beaucoup a LALA Mumtaz al hbiba diali

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