
La plus grande vedette féminine du cinéma hongrois d’autrefois fut la chanteuse Katalin Karády. Certes, la soprano Martha Eggerth (qui chantait encore il y a quelques années lors de galas de charité) et la danseuse Marika Rökk ont toutes les deux réussi de très belles carrières internationales, mais n’ont tourné que leurs tout premiers films dans ce pays, avant d’être happées par les studios berlinois (et même hollywoodiens pour Miss Eggerth).
Née en 1912 à Budapest, Katalin Karády s’est très tôt fait remarquer par sa grande beauté. Il semble qu’elle ait eu, to

Parmi ses n

En 1939, la chanteuse débute à l’écran dans l’adaptation cinématographique du roman de Lajos Zilahy « Printemps mortel » co-réalisé par l’auteur lui-même. Dans ce mélo, dont les moments dramatiques sont soulignés par une musique grandiloquente, Katalin incarne une femme du monde frivole et insouciante dont s’éprend un jeune homme passionné (joué par Pal Javor, le plus célèbre acteur hongrois de l’époque). Elle le plaque finalement pour un homme plus fortuné. L’amoureux transis, après avoir essayé de refaire sa vie avec la première femme rencontrée (qui va devenir son souffre douleur), finira par se suicider. Le film (qui fut exploité en France) est plutôt efficace et le ch

Toute sa carrière, elle va ainsi incarner la femme fatale, troublante, qui rend les hommes fous et brise leur destinée. Des femmes dures, voire un rien masculine de la trempe de Garbo, Dietrich ou de la fascinante italienne Isa Miranda, à laquelle elle ressemble beaucoup. Bien évidemment, elle chante aussi quelques airs mélancoliques (et enregistre à cette époque les grands tubes du moment : Lili Marlene, Besame mucho…). Pendant la seconde guerre mondiale, la vedette ne va pas cesser de tourner et ses films vont remporter un égal succès auprès du public hongrois.
Entre autres, on note dans sa filmographie, une adaptation de la mégère apprivoisée (1943).
En 1941, la Hongrie est entrée en guerre du coté allemand. En 1944, alors que la Hongrie tente de se retirer du conflit, les troupes allemandes envahissent le pays, Katalin Karády est emprisonnée et torturée : on la soupçonne d’avoir oeuvré, avec son amant Istvan Ujszaszy, un agent secret, contre le troisième Reich. (Notons

Après avoir été relâchée au bout de 6 mois d’incarcération, l’actrice cachera chez elle des enfants juifs jusqu’à la libération de Budapest par les russes.
Après la guerre, Katilin Karády tourne un dernier film. En 1947, après une courte période de démocratie, la Hongrie devient un état communiste : l’artiste préfère quitter le pays et s’exiler au Brésil (la revue française Samedi soir titrera que la "Mata Hari hongroise" est parvenue à franchir le rideau de fer). En tout état de cause, il est certain qu’elle n’aurait plus pu trouver de rôles dans les nouvelles productions cinématographiques, très éloignées du star system.
Au Brésil, Katalin monte un petit atelier de modiste et conçoit quelques chapeaux pour des films brésiliens. Elle s’installe ensuite aux Etats Unis où elle décède en 1990. Il semble que lors de l’effondrement du communisme dans son pays natal, elle caressait l’espoir de faire un c

En 2001, l’institut in memoriam Yad Vashin, lui a remis, au nom de l’Etat d’Israël, à titre posthume, le titre de juste afin d’honorer la comédienne qui a mis sa vie en danger pour sauver des juifs pendant la guerre. Une grande Dame, vraiment.
Merci bien ! Bel article. Bel hommage à Karády Katalin.
RépondreSupprimerCette chanteuse n'a jamais interprété cette chanson, "Szomorú vasárnap ". C'est une erreur sur des sites commerciaux. Elle a enregistré plus de 130 chansons. On en trouve 130 sur une rare intégrale presque complète de 6 CDs. Elle n'a pas voulu rentrer en Hongrie ; bien au contraire, elle a envoyé un chapeau à ceux qui l'attendaient. Elle fumait et c'est cela qui l'a tuée d'un cancer heureusement à un âge assez avancé.