samedi 4 juillet 2009

Gale Storm, l'exubérante petite reine des films musicaux de série B








La chanteuse et actrice Gale Storm vient de nous quitter à l’âge de 87 ans. Elle est plus connue aux USA pour ses prestations dans des séries télé très populaires des années 50 que par ses films, car la pimpante brunette n’a tourné quasiment que pour les studios les moins prestigieux d’Hollywood (Monogram et Républic) dans des westerns et comédies musicales à budget très limité. Elle eut également son heure de gloire en tant que chanteuse lors des balbutiements du rock n’roll.
Née en 1922, Gale Storm remporte un concours organisé par une radio dont le prix est un bout d’essai dans les studios de la RKO. Néanmoins, la firme ne va guère utiliser les talents de la jeune actrice et la congédier après 6 mois seulement et deux rôles minuscules. Faute de mieux, la jeune comédienne se rabat alors vers les petits studios, que l’on surnommait alors « Poverty row » pour trouver un emploi dans des westerns de série B ou Z aux cotés du cow-boy chantant Roy Rogers et de son beau cheval blanc.
Parmi les films de seconde zone auxquels se prêta la comédienne on relève « où sont vos enfants »(1942) un mélo particulièrement raté sur la délinquance juvénile, sujet toujours très attractif pour le public populaire. Elle chante plusieurs chansons dans Campus rythmn (1943) et incarne une jeune fille paralysée qu’un médecin tente remettre sur pieds dans l’espoir de vivre (1944) entourée d’une distribution assez prestigieuse pour un film issu des studios Monogram.
Qualifiée de reine des séries B, l’actrice a l’honneur d’être conviée à l’anniversaire du Président Roosevelt en 1945, parmi les plus grands artistes. La même année, on la retrouve dans Sue des bas-fonds, musical « belle époque » genre très populaire à la fin de la guerre : les numéros musicaux souffrent hélas de l’étroitesse des moyens et font pâle figure à coté des extravagances de la Fox.
La carrière de Gale Storm se poursuit ensuite dans des studios plus prestigieux mais dans des westerns peu marquants. Son virage vers la télévision lui sera salutaire car elle connaîtra enfin la gloire nationale dans la série « ma petite Margie » inédite chez nous, aux cotés de Charles Farrell star du début des années 30. Prévue à l’origine comme bouche-trou du feuilleton I love Lucy, la sitcom marchera si bien qu’elle s’étendra sur 126 épisodes, qui seront longtemps rediffusés sur les chaînes américaines. Cette soudaine popularité l’encourage à tenter sa chance sur disque : le slow-rock « I hear you knocking at my door » est un tube qui s’écoule à 4 millions de copies. Elle le chante fort bien d’ailleurs.
Dans la même veine, l’artiste va enregistrer une série de préhistorocks ponctués de wap dee wap et de boo bi doo bi doo , à une époque où l’industrie du disque préférait confier à des artistes blancs des airs de rythm n’ blues crées par des blacks, en les édulcorant pour les rendre plus accessibles.
Heureusement, la tendance allait vite s’inverser, le grand public se tournant rapidement vers les créations originales. Au début des années 60, après la fin de son show télé, la vedette du petit écran se tourne vers les planches et joue dans diverses opérettes ou pièces de théâtre comme 40 carats.
Il semble que l’alcoolisme soit la raison essentielle du déclin de sa carrière. Une triste habitude qu’elle est parvenue à combattre après de multiples tentatives de cures de désintoxication.
Gale Storm, qui avait quitté les lumières du show business depuis bien longtemps est décédée à l’hôpital de causes naturelles. Je n'ai jamais vu les épisodes de la petite Margie mais les nostalgiques des fifties ne pourront qu'apprécier les quelques 45 T délicieusement datés que la miss a enregistré au sommet de sa gloire télévisuelle. (et notamment son adorable version de memories are made of this de Dean Martin)

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