dimanche 15 février 2009

Betty Grable, la reine des pin-up



La blonde Betty Grable fut classée dans les premières places du box office américain pendant plus de 10 ans. pourtant si vous interrogez vos grands parents, il ya peu de chance qu'ils se souviennent de cette jolie danseuse, tant sa popularité fut limitée aux USA (beaucoup de ses films n'ont d'aileurs jamais été exploités chez nous). La sortie progressive de certains de ses films en DVD va enfin donner au public français la possibilité d'apprécier son talent, très limité, à en croire les critiques de l'époque et la principale intéressée qui n'était guère prétentieuse.

Mais de là, à la trouver aussi "fraiche et fade" qu'un jus de carotte comme l'ont écrit certains....


Encouragée par sa mère, Betty Grable débute très tôt au cinéma. A l’age de 13-14 ans, elle est déjà girl dans le film « Whoopee » aux cotés d’Eddie Cantor. Elle enchaîne les rôles dans différents studios, parfois sous un autre pseudonyme, pour éviter des problèmes contractuels.On se souvient de son petit numéro sympa « Let’s knock knees » avec E E Horton dans The Gay Divorcee avec Astaire et Rogers. Parfois ses apparitions ont si furtives qu’il s’agit davantage de figuration. A la même époque, elle épouse Jackie Coogan, le « kid » de Chaplin, ce qui lui vaudra une réputation, pour certains journaux à cancans, d’arriviste et de femme vénale. Si c’était le cas, elle fut sans doute bien déçue de constater que les parents de l’enfant vedette avaient dilapidés sa fortune et qu’il n’en restait rien !



Lasse de voir sa carrière piétiner pendant 10 ans (Il faut dire qu’elle est poursuivie par la guigne : alors que la Paramount lui propose un rôle important dans un film avec Bob Hope, elle doit quitter le tournage à cause d’une crise d’appendicite), elle tente sa chance à Broadway et là, c’est le succès immédiat aux cotés de Gene Kelly!

Engagée par la 20th century Fox pour remplacer Alice Faye malade, on la découvre, radieuse en technicolor dans « Sous le ciel d’Argentine », premier film d’une série de films musicaux exotiques destinés à intéresser le marché sud américain (l’Europe venant de rentrer en guerre, ne distribuant plus les films américains). Elle est rayonnante et sexy, quand elle danse « Mama io quiero (chupeta) » (air revenu à la mode il y a peu).Pendant plus de 10 ans, Betty Grable va taquiner les sommets du Box Office aux USA (ele était moins populaire dans le reste du monde). C’est son image de brave fille sexy aux jambes impeccables qui fait fureur (popularisée par une photo hyper connue en maillot de bain blanc).Ses films n’ont aucune prétention, sinon celle de divertir. Les scénarii se ressemblent : elle tourne même dans un remake (Wabash avenue 1950) d’un film qu’elle avait joué 7 ans avant (l’île aux plaisirs). Les partenaires interchangeables et peu mis en valeur. Ce n’est certainement pas une super danseuse, ni une très grande chanteuse (d’ailleurs, elle enregistra fort peu), mais elle possède un charme canaille qui emballe le public. Très critiquée, elle se fait peu d’illusions pour son talent et refusera même un rôle très dramatique (le fil du rasoir) que voulait lui imposer Zanuck. Je conseille pourtant vivement aux amateurs de films noirs, un des rares films non musicaux de Betty Grable, Hot Spot, car il est très réussi. Dans le genre musical, Soirs à Miami (1941) est très novateur, car il est tourné en partie dans les décors naturels des Everglades et les différents personnages chantent très souvent, un peu comme dans les films de Jacques Demy.


Parmi les films les plus plaisant de Betty figure Ivresse de printemps, une fantaisie musicale pimpante : Betty est vraiment ravissante dans la scène finale où elle danse un be-bop endiablé avec Cesar Romero, sa robe à franges pailletée révélant ses exquises gambettes parfaitement galbées. L’île aux plaisirs et Rosir l’endiablée sont deux films musicaux belle époque, rutilants dont le technicolor agressif et les décors tape à l’œil et carton pâte ont du mal à masquer une certaine vacuité.

Capitalisant à fond sur son statut de pin up, dont les jambes sont assurées pour un million à la Lloyd, la Fox la distribue dans pin up girl, un musical bien décevant dont je ne retiendrait que le court passage où Betty attifée en maîtresse d’école, se met à swinguer avec l’orchestre, tout en en roulant ses yeux coquins d’un air canaille : c’est la Grable, telle qu’on l’adore, mutine à souhait. Des Dolly sisters (1945) on retiendra surtout l’extravagance de certains numéros, où le kitsch est porté au sommet de sa démesure (incroyable défilé de mannequins avec couvre chefs plus extravagants et grotesques les uns que les autres). Broadway en folie (1945) est caractérisé par la même débauche de kitch (la scène de revue avec les girls déguisées en poivrons, et autres condiments vaut son pesant de cacahuètes), et contient de fort jolis chansons dont « the more I see you » qui sera reprise des décennies plus tard par Chris Montez, Jacqueline Boyer puis Valli. Betty Grable, qui n’a jamais autant ressemblé à la glamoureuse Lana Turner les interprète avec sensibilité.
Sur un plan sentimental, après quelques turbulences (liaison mouvementée avec le volage Artie Shaw qui drague en même temps la nubile Judy Garland et laissera tomber les deux femmes pour Lana Turner, flirts avec Victor Mature et George Raft), Betty se remarie avec le trompetiste le plus populaires des USA, Harry James, pour la grande joie de ses fans. La naissance de 2 filles n'entamera pas sa popularité auprès du public, contrauirement aux angoisses de la 20th Fox. De même, les ravissantes concurrentes qu'on lui met dans les pattes, notamment la splendide June Haver, bien plus jolie qu'elle ou Vivian Blaine, n'arrivent pas à la suplanter.

A la fin des années 40, elle joue régulièrement avec Dan Dailey dans des films musicaux plus sentimentaux. Les cheveux désormais courts, Betty triomphe dans Maman était new look (1947) qui raconte avec tendresse les conflits entre une maman artiste et sa fille, honteuse de voir ses parents se produire dans des vaudevilles. Ressorti en DVD, my blue heaven (1950) n'est pas le meilleur du couple Grable-Dailey, mais se laisse voir pour les sympathiques numéros musicaux et la chaleur humaine que dégage les comédiens. Folies de Broadway (1951) est sur un plan chorégraphique un des meilleurs films de Betty Grable, avec une scène finale qui préfigure par certains aspects diamonds are the girls best friend de Marilyn Monroe. Quant à la jolie batelière (1953) c’est une sympathique et originale tentative de film musical en plein air : un joli petit film à découvrir. La quarantaine et l’arrivée de Marilyn Monroe seront très préjudiciables à la carrière de Betty. Pressentie pour "les hommes préfèrent les blondes", Betty voit le rôle lui passer sous le nez. Bonne joueuse, elle aurait déclaré à Marilyn : "c'est à ton tour, ma chérie, profites-en".


Son avant dernier film, Tout le plaisir est pour moi, avec Jack Lemmon, est peut être un de ses meilleurs. Les numéros musicaux sont très élaborés : l’un d’eux est un peu la réplique de « Heat Wave » chanté par Monroe dans la « Joyeuse Parade». Elle s'y révèle meilleure danseuse que le sex-symbol (mais un peu empatée). En 1955, Betty refuse de jouer dans Blanches colombes et vilains messieurs parce que son chien a des problèmes de santé : ce caprice mettra fin à sa carrière cinématographique. On la retrouve dés lors dans des show télé comme "Shower of stars", avec des tenues encore plus sexy et plus mini qu'au ciné, et dans les night clubs avec son mari. Néanmoins, le ménage ne résistera pas aux infidélités répétées du mari.En 1966, Betty va réussir un joli come-back sur les planches dans une reprise d'Hello Dolly et se consacrer au théâtre (tournées en GB) jusqu'à la fin de sa vie.Betty Grable, grosse fumeuse devant l'éternel, est décédée en 1973 d'un cancer des poumons (il parait que même sur son lit d'hôpital, elle ne pouvait se passer de ses cigarettes). Si l’on s’en réfère aux statistiques et aux entrées aux USA dans les salles de cinéma, elle fut sur la longueur la plus populaire vedette du film musical.
Et vous que pensez vous d'elle? Quelles sont les vedettes de comédies musicales dont vous souhaiteriez parler ou voir des photos?
Betty, dans Sous le ciel d'Argentine (1940) :


1 commentaire:

  1. je la trouve vraiment excellente dans soirs à miami aux cotés de carole landis

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