dimanche 15 février 2009

Connie Francis, la reine des juke-boxes






Connie Francis fut l’une des chanteuses les plus populaires du 20ème siècle et même si ses records de vente ont depuis été battus par Madonna. Evidemment le cinéma s’est vite emparé du phénomène, en pensant battre également les records d’entrée, pour des résultats rarement à la hauteur des espérances.Née en 1938, elle débute très jeune en chantant pour des shows télévisés. Elle signe à 17 ans avec la firme de disques MGM, et après un certain nombre de 45 tours sans succès, décroche le pompon avec « Who's sorry now » 1957 (déjà chanté en 1950 par Gloria de Haven dans Trois petits mots). Ce slow-rock, plein de wap dou wap, sera suivi d’une spectaculaire suite de succés (des slows empruntés aux années 20 et remis à la sauce fifties, ou des rocks comme le fameux « Stupid Cupid »1958 qui connaîtra une seconde carrière dans les années 80 par la petite Joanna Wyatt). La reine des juke box donne un beau tournant à sa carrière en 1960, en s’essayant avec un succès remarquable à un style de chanson plus intemporel (Mama, Malaguena, …), en partant à la conquête du marché international (triomphal succés en Allemagne, au Japon, en Espagne et en Italie, beaucoup moins en France), et en tentant sa chance au cinéma : quoi de plus logique quand on enregistre pour la firme MGM, surtout spécialisée dans les BOF de ses films. Après avoir prêté sa voix chantée aux films Roick, Rock, Rock et à la blonde et le shérif (elle double Jayne Mansfield), Connie débarque dans une comédie produite par Joe Pasternak, Ces foilles filles d’Eve , ressorti en DVD l’an dernier. C’est une fort agréable comédie, certes datée et artificielle, mais qui aprut pourtant audacieuse à l’époque en abordant certains problèmes (notamment la sexualité avant le mariage). Si le couple vedette formé par George Hamilton et Dolores Hart n’a rien de mémorable, celui formé par Jim Hutton et Paula Prentiss est plus attachant. Connie, en vilain petit canard, qui a grand mal à trouver l’âme sœur est particulièrement drôle. La scie qu’elle chante au générique du film (en anglais, français, allemand, italien, japonais ou espagnol en fonction de l’endroit où le film est projeté) sera encore un gros succès du top 10.Connie Francis n’est pas prétentieuse. Elle avoue elle-même être une pitoyable comédienne, et que ses films sont tous nuls, ou du moins de plus en plus nuls. Elle ajoute, qu’ils étaient produits essentiellement pour l’exportation compte tenu de sa renommée internationale. Il est vrai que le musical suivant (En suivant mon cœur 1963), dont elle est la vedette avec Dany Robin est vraiment lamentable. En revanche, Amour Toujours 1964, est sauvé par les numéros musicaux qui donnent une belle palette du talent de chanteuse de Miss Francis (chansons romantiques, jazzy, twists endiablés, rocks). Hélas, pour le reste, sa bouillante personnalité et son talent pour la comédie se heurtent à une petite histoire sans intérêt. Le remake de Girl Crazy, When the boys meet the girls 1966, ne vaut pas les versions originales. Cela dit les excellentes chansons de Gershwin, très bien servies par Connie et la présence de guest stars de tous les univers musicaux (Herman’s Hermits, Louis Armstrong,…) rendent le film très intéressant pour les amateurs de comédie musicale.

L’explosion de la pop music venue de Grande Bretagne sera fatale à la carrière de Connie Francis. A partir de 1964, ses ventes de disques connaissent une chute progressive, même si elle sauve encore les meubles en Amérique du Sud et en Allemagne où elle demeure très rentable. En 1970, elle s’éloigne momentanément des studios d’enregistrement (suite à des problèmes vocaux résultant d’une opération de chirurgie esthétique). Sa tentative de come back en 1974 vire au cauchemar : elle est violée par un inconnu dans sa chambre d’hôtel après le spectacle. Elle sombre alors dans la dépression. D’autres drames viendront encore la fragiliser (décès de son père, assassinat de son frère, mariages râtés). Connie tentera à plusieurs reprises des retours de courte durée. Sa voix n’a malheureusement plus l’éclat d’autrefois et certaines de sas apparitions (notamment à Londres) seront très critiquées. On la dit dépendante des médicaments et anti dépresseurs. Pourtant grâce à un mégamix de ses tubes teutons, elle connaîtra en 1992 un inéspéré retour triomphal en Allemagne (n°1 du top allemand pour l’année 1992). Très sporadiquement, Connie donne encore des shows avec ses vieux succès.Depuis longtemps, le tournage d’un film sur sa vie (avec Gloria Estefan et Danny de Vito) est à l’étude. Il est possible que le projet aboutisse cette année.Notons enfin que Connie a enregistré dans ses années de gloire, et de façon splendide(à condition d'aimer ce genre de variétés), de nombreuses chansons de film (notamment le célèbre thème du Dr Jhivago dont elle fut l’une des premières interprètes), rééditées depuis en CD.



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