
Entre Jacqueline Gauthier et le cinéma, il y a toujours eu un malentendu. Tout de suite, la mignonne comédienne a été cataloguée dans des rôles comiques de jeunes femmes écervelées, piquantes et superficielles dans de nombreuses farces musicales ou non tournées pendant l‘occupation et l‘immédiat après-guerre. Prisonnière de rôles qui ne lui convenaient guère, l’actrice a très tôt manifesté son mécontentement…sans jamais avoir gain de cause. C’est finalement au théâtre que Jacqueline Gauthier a rencontré la notoriété et la possibilité d’aborder des personnages différents, même si elle fut toujours habitée par une insatisfaction certaine.
Née en 1918 à Paris, Jacqueline Gauthier a très tôt été attirée par la comédie ; dès l’âge de 15 ans, elle passe une audition auprès de Louis Jouvet pour le rôle d’Agnès

Recalée trois fois au conservatoire, à force de persévérance, Jacqueline est enfin retenue. Elle fait ses classes au cours Simon au coté de nombreux artistes en herbe tels que Daniel Gélin, Sophie Desmarets ou Louis de Funès.
Finalement, elle remplace Alice Cocéa au théâtre du Gymnase dans Histoire de rire et devient célèbre du jour au lendemain. Abel Gance lui propose alors un rôle important dans l’opérette de Charpentier Louise avec Grâce Moore et George Thill…mais la plupart de ses scènes finiront coupées au montage.
Pendant la guerre, Jacqueline va toutefois beaucoup tourner pour le cinéma, mais la plus souvent dans des films médiocres qui ne la mettent guère en valeur.
Elle est souvent la partenaire des chanteurs à succès du moment, notamment du grand Charles Trenet dans Frédérica (1943), platement mis en

Toujours pour Cayatte, Jacqueline joue dans Au bonheur des dames, une adaptation très réussie du roman de Zola, et probablement un de ses meilleurs films, même si son rôle est très secondaire.
Feu Nicolas (1943) farce pourtant poussive et ridicule avec fantômes en goguette sera un gros succès commercial en raison de la présence de Rellys, comédien attachant qui eut son heure de gloire au milieu des années 40. On se souvient davantage des amours de Casanova, un des films les plus populaires du chanteur Georges Guétary où Jacqueline figure parmi les conquêtes du séducteur.
Enfin, la comédie musicale Une nuit à Tabarin (1947), réalisé par un vieux routier du cinéma de divertissement le tchèque Karel Lamac (qui lança sa compagne Anny Ondra), est un très gros succès commercial. Avec ce succès personnel (Jacqueline, rayonnante, figure au sommet de l’affiche devant Robert Dhéry) qui curieusement

Le journal L’écran français souhaiterait la voir diriger par Jacques Becker ou Autant-Lara…. Que de rêves perdus. Finalement, Jacqueline fera une

Lasse de ne rien trouver de convenable au cinéma, Jacqueline va uniquement se consacrer au théâtre et à la radio où elle chante à l’occasion. Comparée à Gaby Morlay , Jacqueline Gauthier devient une des comédiennes les plus prisées du théâtre de boulevard. En 1959, elle triomphe avec Michel Roux dans l’effet Glapion d’Audiberti, une pièce un peu plus

Lyliane Grandjean lui a consacré une biographie aux éditions de l’amandier.
Bravo et grand merci pour ce récit très riche de cette carrière qui l'est autant.
RépondreSupprimerChristian Souque
Merci pour vos encouragements!
RépondreSupprimerBravo! j'ai bien connu Jacqueline Gauthier et l'ai beaucoup admirée au théâtre. Elle était une de nos plus grandes actrices: inégalable, inégalée.
RépondreSupprimerMerci de lui avoir rendu cet hommage.
Frank bertrand
Je voudrais ajouter que le livre de Lylian Grandjean "Le tragique destin d'une actrice" consacré à Jacqueline Gauthier est magnifique. Il Faut le lire!
RépondreSupprimerSincèrement,
Frank Bertrand
Lyliane Grandjean se prend pour Jacqueline Gauthier, mais malheureusement pour elle (L.G), elle ne lui arrive pas à la cheville...
RépondreSupprimerA force de vouloir imiter son modèle on y perd
son style, car justement le problème, on à le sentiment que L.G ne parle que d'elle à travers Jacqueline Gauthier...C'est dommage, et c'est tant pis.
Lyliane Grandjean se prend pour Jacqueline Gauthier, mais malheureusement pour elle (L.G), elle ne lui arrive pas à la cheville...
RépondreSupprimerA force de vouloir imiter son modèle on y perd
son style, car justement le problème, on à le sentiment que L.G ne parle que d'elle à travers Jacqueline Gauthier...C'est dommage, et c'est tant pis.
Cette actrice est tombée injustement dans l’oubli. Grâce au livre de Lilyane Grandjean, son nom a pu réapparaître au générique et briller tout en haut de l’affiche. L’ouvrage retrace la vie de « la femme » et de »l’artiste » qu’était Jacqueline Gauthier, reconstituée par les nombreux témoignages de ses partenaires à la scène (Denise Grey, Bernard Blier, Claude Nicot, Louis Velle…). Une carrière exemplaire, jalonnée de succès qui s’achève tragiquement. L’auteur a réussi à la rendre vivante, touchante, captivante, authentique et, surtout, présente. Elle est parvenue à faire (re)découvrir et aimer la personnalité sensible de cette grande comédienne, à travers une biographie émouvante et sincère. Elle raconte aussi l’envers d’un métier dur et cruel. Jacqueline Gauthier n’a pas eu que des admirateurs… Les gens du métier n’ont pas été toujours tendres avec elle. Comme l’a écrit plus haut Frank Bertrand, je ne peux que recommander sa lecture, ne serait-ce pour apprécier l’admirable travail de l’auteur et connaître « le destin tragique » de cette charmante comédienne qui incarna au théâtre des rôles inoubliables (merveilleuse Lisa dans Quarante Carats !) Merci pour votre blog et meilleurs vœux. Louis Tardieu
RépondreSupprimer"le pole d’Agnès dans l’école des fans"… Hum.
RépondreSupprimerMais votre site est très bien, Music Man, merci !
Oui, la honte! j'aurais quand même du me relire. j'avais du enchaîner le message après une journée du bureau épuisante. Au moins, c'est drôle.
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