jeudi 28 mai 2009

Jo Stafford, la voix mélancolique des années 40





Jo Stafford, une des plus populaires chanteuses américaines des années 40-50 nous a quittés l'an passé à plus de 90 ans.

Elle avait débute toute jeune dans un quatuor vocal, les « Pied pipers », qui interprètait en parfaite harmonie des ballades romantiques dans l’orchestre de Tommy Dorsey et assurait les chœurs derrière le tout jeune Frank Sinatra.
Au sein des Pied Pipers, Jo Stafford va paraître dans quelques films musicaux (Las Végas nights, Croisière mouvementée...) où ses interventions se limitent à quelques refrains.
Dans La du Barry était une dame, elle chantait Katy went to Haïti, déguisée en marquise, dans la séquence se déroulant à la cour de louis XV.
En 1943, Jo Stafford quitte les pied pipers pour entamer une carrière solo très prestigieuse. La grande rivale de Dinah Shore devient la chanteuse favorite des GI (d’où son surnom de GI Jo) et collectionne les tubes jusqu’à la fin des années 50 :
Sa version de Trolley song (1944) du chant de Missouri se classera bien mieux dans les charts que celle de Judy Garland. L’énorme succès de You belong to me en 1952 (2 millions d’exemplaires vendus !) lui vaudra de recevoir un disque de platine (le tout premier remis à une artiste). Parmi ses autres succès, des cantiques (sa voix est vraiment idéale pour ce genre) en duo avec l’acteur chanteur Gordon MacRae, une version variété de l'étude op. 10 en mi majeur de Chopin (40 ans avant le Lemon incest de Gainsbourg) , le fameux hit country Jambalaya en 1953 et des chansons tirées de films (long ago and far away de Cover girl, bo bidibo de Cendrillon…) . Réputée pour la justesse de ses interprétations (Sinatra était très impressionné par sa technique et son aptitude à tenir une note pendant plus de 20 secondes) et sa voix décontractée presque sans aucun vibrato, Jo Stafford va s’offrir une récréation en 1947 en enregistrant sous un faux nom (Cinderella J Stump) une version parodique et country de Temptation avec un accent hillbilly à couper au couteau : c’est un triomphe. Du coup, parallèlement à sa carrière, elle va s’amuser à massacrer quelques chansons en chantant complètement faux sous le pseudo de Darlène Edwards dans des parodies souvent désopilantes : un rare exemple de schizophrénie dans la chanson ! Après avoir animé quelques shows télé au début des années 60, si Jo Stafford abandonne sa carrière principale vers 1966, Darlène Edwards va continuer à sévir pour le pire et pour le rire jusqu’en 1978 (à noter une version calamiteuse de staying alive des Bee Gees, qui montre bien l’humour de la chanteuse)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire