mardi 17 février 2009

June Haver, une pin-up au couvent













Parmi les plus ravissantes vedettes de l’histoire de la comédie musicale, il ne faut pas oublier la blonde June Haver (1926- 2005). Si tous ses films n’ont pas été exploités en France, en revanche, en raison de sa photogénie incontestable, elle orna nombreuses couvertures de CinéMonde et autres Ciné Revue à la fin des années 40.La jolie June Haver envisageait à l’origine une carrière de pianiste, mais on lui conseilla plutôt de tenter l’aventure du cinéma. Après avoir décroché une figuration dans « Banana Split »1943 dont la vedette est la star maison de la Fox, Alice Faye, June jouit d’un heureux concours de circonstance, quand cette dernière enceinte, et lasse de jouer dans des musicals abandonne plusieurs tournages. La Fox a sous la main une blonde pin up extrêmement populaire, Betty Grable, mais enceinte également !

Donc, June est catapultée vedette aux cotés du crooner Dick Haymes, qu’une série de 78 tours à gros tirage a rendu fort populaire.Pour les beaux yeux de ma belle 1944 est un agréable musical, très classique mais enjolivé par quelques numéros mis en scène avec panache. Après avoir partagé l’affiche d’une comédie « Home in Indiana » avec une autre débutante, Jeanne Crain, June se retrouve face à la reine du studio Betty Grable herself, quand Alice Faye en froid avec Darryl Zanuck, quitte le studio sur un coup d’éclat. Les Dolly Sisters (1945), bientôt en DVD zone 1, nous conte les mésaventures des deux chanteuses qui firent fureur dans le Paris des années 20. Les passages musicaux du film représentent le sommet du kitsch hollywoodien, avec un technicolor tapageur, des costumes bigarrés aux couleurs criardes. Il faut voir l’extrait des girls déguisées en instrument de maquillage pour le croire. Il parait que Betty Grable fut odieuse sur le plateau avec June, qui plus jeune et plus jolie qu’elle risquait potentiellement de lui voler la vedette. Ce ne fut pourtant pas le cas. Peut on incriminer le manque de personnalité et la fadeur de June Haver que souligneront les critiques à chacune de ses apparitions ? June Haver rencontrera le succès auprès du public dans des musicals rétro situés à la belle époque, avec des chansons des années 1890 (genre dont la Fox s’est fait une spécialité après le triomphe d’Hello Frisco Hello). Embrassons nous(1947) n’a rien de novateur mais June, dans sa robe rose bonbon, au milieu des bulles de savon, ressemble à une princesse sortie d’un conte de fée. Elle y danse de façon un peu raide mais plaisante et enjouée et chante les vieux succès avec une jolie voix pure


Même chose pour Toute la rue chante (1948) qui repose sur les mêmes principes. En revanche, le grand tourbillon (1949), bio de Marilyn Miller est un vrai soporifique, et June y est encore plus apathique que d’habitude.Elle est meilleure dans Parade du rythme (1950), pseudo-remake des Dolly Sisters mais avec Gloria de Haven. Curieusement, c’est dans son dernier film l’Adorable voisine (1953) que June Haver fournira sa meilleure prestation. Si l’ensemble du film est hyper classique et sans surprise, son numéro de danse avec Dan Dailey, sorte de version musicale de « Quand la ville dort », avec une June au look Marilyn Monroe (la jeune star qui était en train de la supplanter à la Fox), est un bijou digne de figurer dans un glorieux musical de la MGM. Cependant, à la sortie du film, June Haver quitte la Fox, pour rentrer au couvent ! La nouvelle incongrue de la délicieuse pin up de la Fox prenant le voile fera le tour du monde. Le décès tragique de son compagnon aurait motivé sa décision.


June Haver ne resta pas très longtemps dans les ordres. Elle épousera l’acteur Fred Mac Murray, adoptera 2 filles, et à part une apparition à la télé avec Lucille Ball, ne renouera pas avec le cinéma. Elle continuera néanmoins à fréquenter la jet set hollywoodienne jusqu’à son décès l’an dernier.




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