
En 2007 est sorti en Angleterre un DVDBox consacré à Anna Neagle, l'actrice britannique la plus populaire de l’après guerre. L’occasion pour beaucoup de (re)découvrir une gracieuse comédienne qui s’est illustrée dans deux styles tout à fait différents : la comédie musicale et la biographie historique, avec plus ou moins de bonheur, mais toujours sous la direction un peu pesante de son compagnon puis mari Herbert Wilcox. Un cas assez rare dans les anales du cinéma de collaboration à long terme, car à de rares exceptions près, Wilcox n’a tourné qu’avec Miss Neagle.
Née en 1904, Anna Neagle est apparue sur scène et dans plusieurs revues avant d’entamer au début des années 30 une carrière à l’écran,

Si la petite demoiselle (1933) choque en raison de la robe transparente portée par l’actrice et la première version de l’opérette de Noël Coward « Bitter sweet » n’a rien de remarquable, le succès remporté par Nell Gwynn (1934), biographie romancée de la maîtresse du roi Charles II, va fermement installer et pour longtemps Anna Neagle dans la liste des acteurs préférés des britanniques. Pour être exploité aux USA et obtenir son visa de

Après quelques comédies musicales, inédites chez nous, où les talents de danseuse d’Anna rattrapent largement une voix ténue et haut perchée, un peu bigote, le couple Wilcox-Neagle s’attaque à la biographie de la Reine Victoria, encore très présente dans les mémoires au Royaume Uni. Ce film assez pompeux remportera un énorme succès commercial, non seulement en Angleterre mais aussi en Europe et aux USA. Le public sera particulièrement sensible aux efforts accomplis par Anna pour ressembler physiquement à la célèbre

En 1939, Anna entame une longue série de films à la gloire de grandes dames courageuses en incarnant Edith Cavell, infirmière et espionne britannique exécutée par les allemands pendant la première guerre mondiale (il semble que Piaf lui doive son prénom). Anna y fournit une prestation convaincante, quoique assez froide. Le coté anti-germanique fera le succès du film à

Irène (1940).comédie plutôt ennuyeuse sera pourtant un joli succès commercial, ce qui montre à quel point le public avait besoin de se divertir. Dans un joli passage, on y voit Anna danser seule dans un jardin, avec infiniment de grâce et d’élégance. l’utilisation du ralenti permet de donner plus de lyrisme à la séquence.. et sera du coup utilisé à maintes reprises dans les autres films musicaux de Wilcox. Le meilleur du lot est probablement « Mardi gras »1941, charmante comédie qui offre à Anna un très beau numéro avec Ray Bolger, où la star tourbillonne avec légèreté dans une robe

Grosvenor square (1944) qui raconte la passion d’une jeune anglaise pour un GI en permission à Londres qui perd la vie dans un crash est un film didactique très visiblement

Après la libération, le couple Wilcox-Neagle va enchaîner une série de comédies très british ou plus précisément très londoniennes avec des titres fleurant bon l’exotisme comme Maytime in Mayfair ou l’incident de Piccadilly. Rien de bien palpitant, dans ces films un peu guindés et affreusement démodés : pourtant les anglais se précipiteront dans les salles pour se changer les idées et y admirer Anna, au sommet de sa gloire, et Michael Wilding, qui partage très souvent l’affiche avec elle : Un couple de cinéma adulé par les anglais, pour des raisons qui m’échappent, je dois l’avouer.
Après cette p

Au milieu des années 50, Herbert Wilcox signe un contrat avec le célèbre Errol Flynn pour deux comédies musicales avec Anna : cela dit, la star américaine, alcoolique invétéré est alors en situation délicate à Hollywood et on imagine qu’il était prêt à signer n’importe quel contrat contre quelques bouteilles de whisky. En effet, quelle curieuse d’idée d’associer la lady un peu guindée des bio historiques et des opérettes légères à l’interprète de Robin des bois ! Si Lilacs in springtime comporte quelques jolies séquences de danse pour Anna, idylle royale à Monte Carlo est soporifique et franchement nul .
A la fin des années 50, le couple Wilcox tente d’imposer à l’écran le crooner Frankie

Dans les années 70-80, on a revu sporadiquement à la TV (Histoires extraordinaires) celle qui a été nommée au rang de dame par la Reine d’Angleterre, en hommage à sa prestigieuse carrière. Elle décède en 1986 après une longue bataille contre la maladie de Parkinson.
Une artiste jadis très aimée en Angleterre et pourtant presque complètement oubliée : le fait d’avoir tourné pour un seul réalisateur, un peu trop conventionnel, l’a finalement certainement handicapée.

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