jeudi 7 mai 2009

Olga San Juan, le piment de Porto Rico





Un petit hommage à Olga San Juan, piquante danseuse d’origine portoricaine qui vient de nous quitter à l’âge de 81 ans. Née en 1927, Olga San Juan a grandi à Brooklyn et a commencé toute gamine à danser pour accompagner des orchestres typiques dont celui du fameux percussionniste Tito Puente.Après un peu de radio et de théâtre, la jolie danseuse exotique au minois coquin et aux yeux pétillant est engagée par la Paramount qui la lance sous le sobriquet de « poivre portoricain ». Après quelques courts métrages, on la retrouve à 19 ans, dans blue skies, charmant musical réunissant à nouveau Bing Crosby et Fred Astaire après leur triomphal Holiday Inn. Si les deux hommes s’y disputent les faveurs de la froide Joan Caulfield, c’est surtout la craquante petite Olga qui attire l’attention notamment dans ses numéros musicaux. Le très coloré Heat wave, qu’elle danse avec beaucoup de vivacité et de malice aux cotés de Fred Astaire, est vraiment un joli morceau qui annonce I left my hat in Haïti de Mariage royal.Olga parait ensuite dans 2 films multi-stars où se succèdent toutes les vedettes Paramount : on retiendra de la taverne de la folie, l’amusant passage où toutes les stars musicales se joignent à Bing Crosby pour swinging on a star. Dans variety girl, Olga assure le fil rouge en jouant les candides pour une visite du studio Paramount. Amusant de passer ainsi des plateaux de desert fury à ceux d’en route vers Rio, avec d’innombrables caméos ; un caprice de vénus (1948) est une adaptation un peu décevante de l’opérette de Kurt Weill avec Ava Gardner et Dick Haymes. Dans son rôle de femme jalouse, la petite Olga fait plus que tirer son épingle du jeu. Même chose, pour le mauvais mamzelle mitraillette, où elle campe une amusante squaw près d’une Betty Grable un peu paumée dans une farce pas très bien ficelée par un Preston Sturges déclinant. J’ai toujours le laserdisc (comment le convertir en DVD, SOS ?)La comtesse de Monte Cristo avec la patineuse Sonja Henie est franchement raté et les insipides chansons qu’y fredonne Olga ne sauvent pas la mise ; En 1951, l’actrice se tourne vers Broadway et crée le musical paint your wagon qui ne sera transposé au cinéma que 19 ans après (avec Jean Seberg reprenant son rôle). En dépit des bonnes critiques que l’actrice recueillera et du triomphe réservé à cette opérette, Olga mettra fin à sa carrière pour élever les enfants nés de son union avec l’acteur Edmond o Brien, qu’elle avait rencontré sur les plateaux de la Fox. A peine si on la reverra à l’occasion dans de furtives apparitions à l’écran aux cotés de son mari (figuration dans la comtesse aux pieds nus). Comme O’brien était un fêtard de première, il y avait un piano et une scène de théâtre dans le living room pour que les célèbres amis invités (Mel Torme, Vic Damone…) puissent faire leur show pendant qu’Alan Ladd et Bogart bronzaient près de la piscine. On buvait pas mal aussi, Les problèmes d’alcool d’Edmond o’Brien ont d’ailleurs fini par nuire au couple qui divorce en 1976.Les enfants d’Olga san juan ont tenté à leur tour de faire carrière à l’écran sans trop de succès. L’actrice, victime d’insuffisance rénale, nous a quittés le 3 janvier.

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