dimanche 15 février 2009

Jane Powell, riche, jeune et jolie



Vive et mignonne, Jane Powell fut l’incarnation type de la collégienne sympa, de la « girl next door » pour reprendre le titre de son autobiographie. Née en 1929, elle est poussée très tôt dans le show business par sa mère particulièrement ambitieuse et soucieuse de faire réussir à sa fille la carrière qu’elle a elle-même ratée. Elle chante à la radio à 5 ans et débute au cinéma en 1944, dans un film musical aux cotés de WC Fields, où elle gazouille gaiement, de sa voix haut perchée, des chansonnettes qu’on jurerait tirée d’un film de Walt Disney. Dans son second film « délicieusement dangereuse 1945 », elle révèle des qualités de comédienne, en jouant de façon convaincante une jeune fille turbulente qui découvre que la sœur qu’elle adulait n’est qu’une strip-teaseuse. Remarquée, Jane est alors engagée par la glorieuse MGM. Le patron Louis B Mayer raffole des opérettes et la confie aux soins du producteur Joe Pasternak, spécialisé dans les films familiaux alliant musique classique et variétés, qui a fait beaucoup pour la gloire de Deanna Durbin à l’Universal. D’ailleurs, Jane tournera dans des remakes des films de celle-ci (Vacances à Rio 1950), des sympathiques comédies ou elle joue un peu les enquiquineuses. La chance lui sourit quand on lui propose « mariage royal 1951 » aux cotés du grand Fred, après le désistement de June Alyson et de Judy Garland. Stanley Donen se regrettera que le rôle échoie à « cette pauvre Jane Powell ». On se demande bien pourquoi, tant elle est à l’aise et brillante dans son duo de marlous avec Fred. L’autre grand moment de la carrière de Jane, c’est « les 7 Femmes de Barberousse 1954 » musical génial, plein d’allégresse et de tonus. Un des grands classiques de toute l’histoire du film musical. Alors qu’elle triomphe au cinéma, les problèmes matrimoniaux de Jane font la une des journaux : elle vient de quitter son patineur de mari pour l’excellent danseur Gene Nelson, rencontré au cours d’un tournage. Un vrai choc pour le public qui avait tendance à confondre l’adorable voisine des bluettes hollywoodiennes avec la vraie Jane Powell. Elle divorcera et se remariera à plusieurs reprises. Jane remarqua avec humour qu’Elizabeth Taylor fut témoin à son premier mariage et qu’elle fut elle-même témoin aux premières noces de Liz, et que si elles avaient continué ainsi, elles auraient pu en faire une activité à temps plein. Après La fille de l’amiral (1955) aux airs archi connus et un bon remake de Tom, Dick and Harry à la RKO, Jane subit de plein fouet le déclin du film musical. On la retrouve en princesse cannibale dans un médiocre film d’aventures, puis plus rien. Elle se tourne vers la télévision (remake du chant du Missouri en 1959), l’enregistrement de disques (sa version de True Love de Bing Crosby sera un succès du Top 50 1956) et les night clubs.Les ennuis s’accumulent (perte de sa voix, problèmes de drogue et d’alcool de son fils ; déceptions sentimentales). Pourtant, on la retrouve de temps à autres dans des séries TV (l’île fantastique, hôtel, arabesque) dans les années 70-80, et plus récemment dans des rôles secondaires au cinéma. Mais grâce au Mariage royal et aux femmes de Barberousse, Jane Powell restera longtemps dans le souvenir des amateurs de film musicaux.


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