vendredi 20 février 2009

Vera Ellen, rayon de soleil d'Hollywood








Vera-Ellen fut probablement une des danseuses les plus talentueuses de toute l’histoire de la comédie musicale. Partenaire des plus grands (Fred Astaire, Gene Kelly, Donald O’Connor), elle a incontestablement participé à l’écriture des plus belles pages du musical hollywoodien. Née en 1921, la petite fille est contrainte de prendre des cours de danse pour soigner des problèmes de dos. Elle révèle rapidement d’étonnantes possibilités. Très vite, elle participe à des spectacles de danse des night-clubs. Repérée par le producteur Sam Goldwyn (qui peuplait toujours ses films musicaux d’une escouade de jolies filles), elle débute au coté du grand Danny Kaye dans le joyeux phénomène(1945). Si le film est inférieur au délirant « fou s’en va-t’en guerre » qui a lancé Danny l’année précédente, Vera Ellen effectue de superbes débuts dans un long numéro de tap-dance acrobatique des plus endiablés. Elle participe aux cotés de June Haver et de Vivian Blaine à une énième version de three blind mices (Trois jeunes filles en bleu). Dans ce film,Vera Ellen, qui semble un peu potelée, a des faux airs de Shirley Temple. Dans une séquence rêvée très rose bonbon, sur l’air de « you make me feel so young » dont Sinatra fera plus tard un tube, elle danse dans une fête foraine bariolée au milieu de curieux personnages de foire. C’est très mignon et frais. Si elle n’est guère mise en valeur dans la chasse au trésor (1949) le dernier films des Marx Brothers , en revanche elle fait sensation dans le numéro final de Ma vie est une chanson(1948). D’une grande originalité de ton, ce numéro splendide a probablement fait beaucoup pour l’évolution du ciné musical. Certes, peut être qu’une danseuse plus sexy et sensuelle comme Cyd Charisse ou Mitzi Gaynor aurait mieux convenu pour ce numéro, (les rôles d’ingénues fraîches et spontanées collent davantage à sa personnalité) mais techniquement Vera-Ellen est parfaite.


Quel bonheur ce fut pour Gene Kelly (dans le génial Un jour à New York1949) ou Fred Astaire (dans Trois petits mots 1950 et la belle de New York 1952) de danser avec une partenaire à leur hauteur, qui leur permettait de se surpasser et de donner le meilleur d’eux-mêmes dans de magnifiques numéros. Très versatile, Vera-Ellen est aussi à l’aise dans les numéros acrobatiques, que dans les grands ballets romantiques (à son duo avec Fred sur l’air de thinking of you !) ou des numéros inclassables qui procurent la joie de vivre, tout simplement comme OOPs de la belle de New York . Ce film fut mal reçu par la critique (et le public), qui le jugea trop léger. Ce à quoi Fred Astaire répliqua qu’il faudrait réaliser spécialement des films obèses pour critiques obèses. En effet, la belle de New York est un petit bijou qui donne des ailes aux spectateurs, et peu importe si l’intrigue est un peu mince : les numéros musicaux sont franchement emballants. En 1953, Vera Ellen est au top de sa forme dans la charmante adaptation de Call me Madame (1953), et son style convient parfaitement à celui de son partenaire Donald O’Connor.

Noël Blanc , en 1954, remporte un gros succès commercial. Les numéros de danse de Vera-Ellen (avec les chantés de Bing Crosby et Rosemary Clooney) sont sans conteste les meilleurs moments du film. Vera-Ellen est réellement éblouissante dans cette production. Pourtant, sa carrière s’achemine déjà vers la fin. En effet, la jolie danseuse souffre de graves problèmes d’anoréxie, maladie fort peu connue et médiatisée à l’époque. Il est vrai que Vera Ellen semble franchement maigrichonne dans Noël blanc. On peur remarquer que dans ce film, son cou est toujours caché par un col ou un foulard car elle commence déjà à beaucoup se rider à cet endroit en raison de sa maigreur. Il est possible que Vera-Ellen soit tombée dans cette spirale autodestructrice, par la faute des producteurs qui la trouvaient trop ronde à ses débuts. Sa vie privée n’était pas non plus très heureuse : mariée trop jeune (à 16 ans !), elle divorce. Ensuite, la presse de l’époque va lui prêter une romance, durant 3 ans, avec un débutant nommé Rock Hudson. Il s’agissait bien évidemment d’une idylle purement publicitaire montée de toute pièce par le producteur de Rock pour masquer l’homosexualité de ce dernier.Après avoir participé en 1956 à un show télé de son ami Perry Como, Vera-Ellen tourne son dernier film en Angleterre avec le crooner Tony Martin (le mari de Cyd Charisse). Elle y parait vieillissante.



Juste après, elle abandonne le cinéma et les mondanités. Remariée avec un millionnaire, elle aura la douleur de perdre sa fille unique, du syndrome de la mort subite du nourrisson. Très éprouvée, elle divorce puis se réfugie dans l’anonymat. On sait juste qu’elle avait été contrainte de reprendre des cours de danses pour soigner les crises d’arthrite dont elle souffrait. Contrairement aux autres vedettes de films musicaux américains, Vera-Ellen ne donnera plus aucune interview, et refusera toute apparition dans les shows télé, ou autres feuilletons. Elle est décédée d’un cancer en 1981.


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