
Née à Minneapolis en 1910, Virginia Bruce a débuté par hasard au cinéma alors que cet univers ne l’avait jamais fascinée. En vacances en Californie avec ses parents, elle a croisé lors d’un repas le cinéaste William Beaudine, qui lui a proposé un bout d’essai à la Paramount. Au tout début du cinéma parlant, la jolie blonde va ainsi faire un peu de figuration dans quelques films renommés comme Parade d’amour ou Whoopee


En 1935, Virginia joue aux côtés du fameux ténor Lawrence Tibbett dans Metropolitan, le roman d’un chanteur (elle y chante un air de Carmen doublée par une artiste lyrique) , incrane à nouveau une cantatrice (le fameux rossignol suédois Jenny Lind)dans the mighty Barnum et a l’honneur de figurer dans L’Amérique chante qui est considéré comme le plus mauvais film music

Le grand Ziegfeld est une bio un peu lourde du célèbre producteur de revues connu pour ses numéros musicaux volontairement pachydermiques. Virginia qui avait autrefois dansé dans les fameuses follies était tout à fait légitime pour y figurer et chacun se souvient de l’incroyable numéro où elle est juchée en haut d’une immense pièce montée en carton-pâte, avec des danseurs et des girls à tous les niveaux.. ; d’aucuns prétendent que la froide et peu diplomate Virginia n’était guère appréciée de ses collègues et qu’à la fin de la séquence, tout le monde est parti en vitesse, la laissant toute seule au sommet de son gâteau en carton !
En tous les cas, sa prestation fut jugée tout à fait convaincante (et passe beaucoup mieux de nos jours que le jeu outré de Luise Rainer qui fut pourtant récompensée d’un oscar). Dans Broadway Melody of 1936, Virginia est encore plus exquise quand elle courtise James Stewar

En 1939, on la retrouve aux cotés de Nelson Eddy (avec lequel on lui prêta une aventure) dans le flambeau de la liberté, un western musical patriotique assez sympathique ainsi qu’une série de comédies de bonne facture, avec des acteurs aussi distingués que Fredric March, Melvyn Douglas ou William Powell, souvent totalement oubliées qu’on redécouvre avec plaisir quand TCM a la bonne idée de les diffuser.
On ne sait trop pourquoi la MGM a fini par se désintéresser totalement de l’actrice après le décès d’Irving Thalberg, qui semblait le seul à lui accorder de l’intérêt. Des rôles prévus

Si l’on en juge par les films qu’elle tourné à partir des années 40, son étoile avait beaucoup pali : entre les films d’espionnage de série B (intrigue à Damas) et les rôles de potiche dans les farces d’Abbott et Costello (deux nigauds dans une île en 1942), Virginia n’avait visiblement plus la côte à l’écran. Après le décès de son second mari, le réalisateur J W Ruben, Virginia paraît encore dans un musical exotique, genre très en vogue en cette période de politique de bon voisinage avec les états d’Amérique du Sud. D

Entre autres, le couple sera contraint de divorcer, pour la forme, quand Ali Ipar obtiendra un poste d’officier de l’armée turque, avant de se remarier l’année suivante. Il semble que l’actrice sera beaucoup affectée par cette succession de déconvenues. Pour sa belle Virginia, Ali va produire et réaliser « l’épidémie -1953 » le premier film turc en couleurs, dans lequel l’ex star d’Hollywood incarne une infirmière chargée de soigner des lépreux. Il y perdra beaucoup d’argent et connaîtra des déconvenues avec son pays qui le mèneront en prison. Le couple finira par divorcer pour de bon, et conformément à la législation turque de l’époque, c’est le mari qui empochera tous les biens de son e

De retour aux USA, on l’a vue un peu à la télévision et au cinéma dans Liaisons secrètes avec Kim Novak en 1960.Virginia s’est éteinte en 1982, victime d’un cancer. A la fin de sa vie, l’artiste malade, vieillie et malheureuse, confiait à un photographe « pensez-vous qu’après ma mort, on se souviendra qu’autrefois j’avais de si beaux yeux ? » ; les téléspectateurs de TCM répondront assurément que oui.
Je leur conseille vivement la bio publiée aux USA par Scott O’Brien dont la lecture est passionnante.