
Jolie brune aux yeux de braise, la belle Samira Tewfiq (Toufic) a incarné à l’écran le prototype de la bédouine, courageuse et volontaire paysanne du désert, en chantant brillamment des mélodies savamment modernisées, inspirées du folklore jordanien et de la tradition rurale. Le rythme très accrocheur de ses musiques et sa présence indéniable apportent à ses films une réelle plus-value. Admirée de la Tunisie jusqu’en Arabie saoudite, la chanteuse a également fait connaître dans le monde entier le folklore arabe, et la plupart de ses films ont été exportés en France dans les années 70 (même si leur diffusion était destinée en priorité à une clientèle immigrée).
Née à Bey

Le compositeur Tewfiq Bayoumi la remarque et compose pour elle Meskin ya kalbi yama tlawâat, sa première chanson. Il la rebaptise Samira Tewfiq (ce qui signifie réussite en arabe…un pseudonyme de bon augure !). La jeune artiste est engagée au début des années 60 dans une radio jordanienne qui l’incite à puiser dans le rép

Samira va en quelque sorte reprendre le flambeau en incarnant dans une série de comédies musicales ce

Entre 1964, on la retrouve dans une comédie « la bédouine à Paris » où elle tente d’attirer l’attention d’un séducteur impénitent (Rushdy Abaza). Après l’avoir vainement cherché dans les rues de Paris (notons au passage à quel point les parisiens sont dépeints dans ce film sous un jour déplaisant !), elle se coiffe d’une perruque blonde (qui lui sied à ravir) et se fait passer pour une européenne…pour qu’il tombe enfin dans ses filets. On notera que lors du tournage de ce film, l’actrice, refusant de se faire doubler, se blessera sévèrement en chutant d’un rocher et subira une intervention chirurgicale qui retardera le tournage de plusieurs semaines.
Toujours dans la même veine, on retrouve ensuite la bédouine.. À Rome (1965) , en costume traditionnel, chantant une fort jolie balade deva

La fille d’Antar (1964) est un gros succès commercial (en Tunisie le film tiendra l’affiche pendant plusieurs mois) : il s’agit d’une épopée historique retraçant les exploits d’Antar, fils illégitime d’un émir et d’une esclave noire. Ce personnage légendaire avait déjà inspiré plusieurs films précédents de Niazi Moustapha avec la fameuse Kouka et même une production hollywoodienne avec Victor Mature.
La tzigane amoureuse (1972) a fait l’objet de beaucoup d’attention (12 mois de tournage, fait rarissime à l’époque). On a regretté à l’époque que « les bédouins gardiens de chèvres soient ici dépeints comme les méchants face aux gentils arabes occidentalisés, buvant du whisky au bord de leur piscine privée »
La belle du désert, tourné en 1974, bénéficiera de critiques très favorables lors de sa diffusion en France trois ans plus tard : « très correctement réalisé, le film installe une atmosphère de romantisme fatal dont les naïvetés ne sont pas sans charme ». La revue du cinéma d’ordinaire si réticente envers les films musicaux libanais vente « les rythmes envoutants des chansons de la belle Samira, les pérégrinations de villages en villages des tribus bohémiennes » et un final « quasi hitchcockien » tout e

En 1976, Sami

En 1977, Samira Tewfiq triomphe lors de son tour de chant au Sheraton du Caire : on raconte qu’elle gagna 100 000 dollars en bijoux, montres et autres présents offerts par ses admirateurs lors de sa prestation.
La réputation de Samira Tewfiq ne s’est pas limitée au monde oriental. Ambassadrice de la chanson bédouine, la pulpeuse brune s’est également produite à l’opéra de Melbourne, à Londres devant la reine Elisabeth II (elle possède d’ailleurs un appartement dans la capitale londonienne), au Venezuela , à Paris (en 1993 au palais des sports) et à Lyon.
Lors de ses récitals, la chanteuse veille tout particulièrement à sa présentation en arborant de magnifiques tuniques brodées, confectionnées avec amour par son couturier attitré. On raconte même que des gardes du corps avaient été engagés pour éviter que la foule d’admirateurs n’abime par mégarde ses somptueuses robes dorées ou n’essaient d’en arracher des morceaux, en pensant qu’il s’agit

La star a longtemps vécu entourée de ses frères et sœurs avec lesquels elle était très liée ; lors de la guerre civile du Liban (qui débuta en 1975) , la maison de la star sera touchée par un bombardement et une de ses belles sœurs y perdra la vie : Samira se chargera ensuite d’élever ses enfants. Dans les années 70, la chanteuse a partagé la vie du directeur de la télévision libanaise ; plus récemment, elle a épousé un homme d’affaires libanais vivant en Suède ;
Toujours très populaire dans les années 80, on raconte que les rues de Beyrouth étaient désertes quand la chanteuse se produisait à la télévision ou jouait dans un feuilleton, les gens étant rivés devant leur petit écran !
Depuis, la chanteuse se fait beaucoup plus rare et on peut le regretter. En 2002, elle a fait un come back remarqué avec son album al Mani. Elle continue de beaucoup inspirer les artistes du monde arabe et demeure une personnalité très respectée par le public arabe.