dimanche 28 juin 2009

Marujita Diaz, madame scandaleuse





Si le nom de la pétulante chanteuse des années 50 Marujita Diaz est toujours très populaire en Espagne, ce n'est plus à cause de ses disques ou de ses comédies musicales mais des frasques de l'excentrique vedette qui alimentent régulièrement les nombreux journaux à cancan qui pullulent dans ce pays.
En multipliant les scandales, cette mangeuse d'hommes est parvenue à rester constamment sous les feux de l'actualité, sans que son activité artistique y soit pour quelque chose.

Née en 1932, Marujita Diaz a entamé toute petite une carrière artistique au théâtre avant d'obtenir de petits rôles au cinéma. On l'aperçoit notamment dans Andalousie (1950), populaire adaptation d'une opérette de Francis Lopez et l'un des plus gros succès du duo Luis Mariano / Carmen Sevilla.
Sa vivacité et son sens de la fantaisie, ainsi que sa voix perçante (un peu trop vibrante à mon goût) la distinguent des nombreuses autres chanteuses du moment. Elle donne deux fois la réplique au merveilleux chanteur Antonio Molina (le père d'Angéla), probablement une des voix les plus extraordinaires de par le monde. De fil en aiguille, Marujita gagne le statut de vedette à une époque où le cinéma musical espagnol triomphe et s'exporte , grâce au petit Josélito et à la troublante Sara Montiel dont la notoriété dépasse de loin les frontières espagnoles. C'est la grande vogue du films de " couplets ", romances sentimentales rétro parsemées de vieilles rengaines de la belle époque et situés invariablement au début du 20ème siècle ou "au temps du charleston" pour reprendre le titre français d'un de ses rares films exploités chez nous. L'apanage nostalgique et suranné d'un cinéma corseté par le franquisme.
Comme Sara Montiel, Silvia Pinal et Lilian de Celis, Marujita Diaz se fond sans se faire prier dans ces films musicaux à l'eau de rose, d'intérêt fort limité, il faut bien l'avouer.
Cependant, on aurait tort de réduire Marujita à un clone de la belle Sara tant leurs personnalités sont différentes.
Petite et bouillonnante, Marujita est un vrai tourbillon de fantaisie et d'espièglerie par rapport à la placide diva Sara Montiel, juchée sur son pied d'Estale et abonnée aux amours impossibles ;
Dans son film le plus connu ¨Pelusa (1960), elle incarne une jeune artiste de cirque amoureuse d'un trapéziste (Espartaco Santoni).
Jusqu'au happy end, un véritable assemblage de clichés entre rire et larme dans lequel figure aussi la star française Vivianne Romance dans le rôle de la maman cachée de Pelusa. Au passage Marujita nous gratifie de la petite tonkinoise, de mon homme et d'autres succès du passé ainsi que du soldato espagnol, qui sera son plus gros succès discographique.
Le mariage de la jeune actrice avec son partenaire à l'écran, Espartaco Santoni fera la une des journaux. Place qu'elle continuera longtemps à occuper compte tenu d'une vie sentimentale très agitée car leur union sera de très courte durée. Véritable bourreau des cœurs, Santoni enchaînera les liaisons avec des personnalités aussi connues qu'Ursula Andress ou Caroline de Monaco. De son coté, Marujita épousera le fabuleux danseur de flamenco Antonio Gades (dont on a pu admirer le talent dans Carmen de Carlos Saura). Leur histoire d'amour durera 20 mois pas un de plus (par la suite Gades épousera Marisol , l'ex enfant star d'Andalousie)
Toujours dans la veine nostalgique, l'énième adaptation de la Chaste Suzanne, réalisée par Luis Cesar Amadori, metteur en scène argentin très populaire sous l'ère Peron. Dans cette opérette très colorée, production franco-espagnol, Marujita donne la réplique à Noël Roquevert et danse le cancan (elle est visiblement doublée pour les acrobaties) parmi une nuée de danseuses très expérimentées. Dans la version française, elle est doublée pour le chant par la voix haut perchée et assez différente de Mathé Althéry. En 1965, la trépidante artiste trouve un rôle à la hauteur de sa fantaisie dans un musical argentin à grand spectacle " la pergola de las flores ", avec Antonio Prieto, chanteur chilien fort populaire en son temps. Spectacle à gros budget, bien troussé avec des ballets de qualité, il s'agit probablement du meilleur film de la star.
Le déclin du film musical ne va pas vraiment nuire à la carrière de la chanteuse, qui a toujours poursuivi parallèlement sa carrière au théâtre, au petit écran et sur disque. De la revue à la zarzuela (opérette typique espagnole) en passant par la variété et le passo doble, il est peu de genres que Marujita n'ait pas abordés.
En 1972, on la retrouve en guest star pour les passages musicaux d'une affligeante comédie la Bourse ou la vie. Telle une Mireille Matthieu ibérique, elle y détaille de sa voix très tremblée, une série d'airs célèbres espagnols dans des décors de carton pâte.
Si le répertoire et les films de Marujita Diaz font désormais partis du passé et sont liés à l'époque franquiste (on remarquera qu'elle a interprété un grand nombre de chansons patriotiques qui ont marqué cette période de dictature), l'artiste n'a jamais voulu se résoudre à l'oubli et à l'anonymat.

Ses amours tapageuses et ses excentricités n'ont jamais lassé un certain public avide de potins plus ou moins trash. Toujours très fortunée, la star espagnole ne paraît pas du tout ses 77 ans et fréquente assidument la jet set internationale. Après sa liaison avec un acteur de porno (Dinio Garcia) qui aurait pu largement être son petit fils et qui grâce à son soutien a pu enregister un disque à succès, l'extravagante star septuagénaire aurait eu une liaison (bidon) avec Daniel Ducruet, ex mari de Stéphanie de Monaco. Invitée de l'émission de télé Ciné de Barrio, présentée par José Manuel Parrada sorte de Pascal Sevran local, la star s'est si mal comportée (en déshabillant et en papouillant le présentateur, avant de lui verser un verre de champagne dans le caleçon, tout en s'exhibant nue sur son yacht), que le présentateur vedette a été remercié (et remplacé par Carmen Sevilla, l'ex collègue de Marujita). On n'imaginait pas la télé espagnole si puritaine, mais il est vrai qu'il s'agissait à l'origine d'un spectacle destiné à un public très familial.
Gageons que Marujita n'a pas fini de faire parler d'elle et qu'elle a toujours un tour dans son sac poubelle pour relancer l'attention des médias en lançant quelques piques sur ses vieilles concurrentes Sara Montiel et Carmen Sevilla, en s'exhibant sans sous-vêtements ou en donnant des conseils en matière de sexualité.







Nour el Hoda, la voix d'or du Liban




Le joli prénom arabe Nour El Hoda signifie " la lumière qui guide " : un pseudonyme tout à fait approprié à cette grande chanteuse libanaise qui éclaira de sa présence et de sa voix quelques mélos musicaux des années 40 à l'époque où les studios de cinéma du Caire étaient l'équivalent d'Hollywood et où le public arabe adulait comme des divinités les chanteurs protagonistes des films musicaux.

Née en 1924 à Beyrouth, Nour El Hoda a très vite été remarquée par son entourage pour ses talents vocaux. A l'âge de 18 ans, la jeune femme se rend en Egypte pour une audition qui lui vaut d'être immédiatement embauchée dans un cabaret. Youssef Wahbi, acteur et metteur en scène très influent en Egypte (sa riche carrière s'étendra jusqu'en 1978, avec Alexandrie pourquoi de Youssef Chahine) est impressionné par la voix d'or de la jeune artiste : il lui propose de jouer à ses cotés dans Gawhara (1943). Elle y incarne une jeune et belle chanteuse qui rencontre dans une soirée un homme très riche. Une histoire d'amour naît entre eux. et ils espèrent se marier, mais les conditions sociales les en empêchent. En somme, un scénario des plus classiques pour une production d'un grand conformisme.

Le succès remporté par le film va faire de Nour El Hoda une des principales vedettes du cinéma égyptien pendant une dizaine d'années. Tout en enregistrant un grand nombre de 78 tours, celle que l'on surnomme déjà la voix d'or, joue à l'écran aux coté des plus grands artistes du moment.

Dans gloire et larme, elle joue aux coté de Mohammed Fawzi, chanteur très populaire, surnommé le Casanova du Nil en raison de sa vie sentimentale très agitée et de ses nombreux mariages avec des comédiennes. Néanmoins, il est peu probable qu’il soit parvenu à séduire la jolie libanaise tant celle-ci passait pour un modèle de vertu. D’ailleurs, elle refusait toujours de porter des tenues sexy ou d’embrasser ses partenaires à l’écran, ce qui lui valait d’être respectée par les conservateurs (l’actrice sera décorée au cours de sa carrière par les gouvernements libanais et syriens mais aussi par l’église orthodoxe).
Néanmoins cette attitude rigide n’induit pas que la chanteuse à la voix d’or n’acceptait d’interpréter que des filles timides et farouches. Au contraire, on est surpris de constater que dans ses comédies les plus connues, elle campait des filles un peu délurées et manipulatrices prête à tout pour épouser l’homme qu’elles s’étaient choisies.

Dans Ne le dites à personne (51),(grand classique de la comédie musicale égyptienne et son seul film disponible en DVD), elle est éprise d’un chanteur adulé (Farid El Atrache) et fait croire à toutes ses amies qu’il est très amoureux d’elle alors qu’il est fiancé à une danseuse (la grande Samia Gamal). Elle lui tend un piège pour l’obliger à l’épouser. Nour El Hoda est pour beaucoup dans la réussite du film tant son entrain, sa fantaisie et sa vivacité font mouche aussi bien dans les scènes de comédie que dans les chansons qu'elle interprète avec beaucoup de punch.


Nour retrouve le célèbre Farid El Atrache dans je veux me marier (52) : là aussi, elle veut à tout prix l’épouser Farid el Atrache, alors qu’il est déjà convoité par une autre (cette fois Leila El Djezzeria qui a remplacé Samia dans le cœur de Farid). Le film est réalisé de façon rudimentaire avec des décors d’une rare pauvreté : à coup sûr, il n’a pas du coûter bien cher.Le spectacle ne vaut le détour que pour ses passages musicaux : Nour el Hoda y chante avec beaucoup de talent l’entraînant hal hila al juchée sur une lune de carton pâte. Ses duos avec le fameux chanteur fonctionnent très bien.

En 1953, Nour El Hoda clôt sa carrière avec un égyptien au Liban : elle y incarne une jeune femme amoureuse d’un jeune homme riche et oisif (Kamal el Chenaoui) qui vient d’être éconduit par une danseuse cairote. La similitude ses scénarii a t’elle fini par lasser la chanteuse ou le public? Nour El Hoda a-t-elle pâti de la célébrité toujours grandissante de l’autre chanteuse libanaise en vogue Sabah (qui a d’ailleurs reconnu s’être beaucoup inspirée d’elle)? En tous les cas, en 1953, la star quitte l’Égypte et le cinéma pour son Liban natal où elle chantera encore à la télévision jusque dans les années 60 avant de disparaître de la vie publique.
L’actrice qui vivait en recluse à Beyrouth (sa maison a été bombardée pendant la guerre civile) est décédée en 1998 à l’âge de 74 ans.




dimanche 21 juin 2009

Margot Hielscher, une vamp à contre temps






Bouche carnassière, regard pénétrant, silhouette parfaite, la brune chanteuse Margot Hielscher avait toutes les qualités pour incarner à l’écran les vamps vénéneuses. Hélas, il faut parfois savoir être là au bon endroit et au bon moment, et dans l’Allemagne de l’immédiat après guerre, années « tunnel » d’un cinéma bien sage et consensuel entre folklore et guimauve, la troublante star n’a pas eu l’opportunité de se voir proposer des rôles lui convenant vraiment. Née à Berlin en 1918, la jeune Margot se destinait très tôt à une carrière artistique, hésitant entre le chant et la comédie. Néanmoins pour se conformer aux désirs de son père qui souhaitait qu’elle trouve une voie plus sérieuse et plus sûre, la jeune femme entame des études de styliste. Elle présente plusieurs modèles à l’exposition universelle de Paris en 1937 et est engagée en 1939 par les studios de cinéma UFA pour dessiner des costumes. Heinz Rühmann, séduit par ses créations l’engage pour dessiner les tenues de ses 4 prochains films. A la cantine du studio, le compositeur Théo Mackeben apprend que la jeune styliste sait aussi chanter et jouer la comédie : il lui déniche un petit rôle de dame de compagnie dans l’antibritannique Marie Stuart (1940) avec la célèbre Zarah Leander.L’année suivante, elle tient un rôle secondaire dans le mélo sentimental Au revoir Franciska, où elle porte une de ses créations (pas géniale d’ailleurs…). Le succès du film booste sa carrière : Margot est engagée pour jouer dans l’adaptation filmée d’une opérette où avait brillé sur les scènes viennoises la fameuse Zarah, sorte de pastiche de la vie présumée de la solitaire Greta Garbo, avec la norvégienne Kirsten Heiberg en tête d’affiche (Zarah est déjà en disgrâce chez les nazis) : le film passe pour être le musical le plus couteux de l’ère nazie. Mais c’est en incarnant une vamp dans « les femmes ne sont pas des anges » que Margot triomphe en chantant de jolies compositions de Mackeben.Son visage sensuel, la grande beauté de son regard et son immense sourire séduisent les spectateurs. Lors de la grande première de Voyage dans le passé 1943, pseudo-remake de carnet de bal de Duvivier, une alerte à la bombe retentit : les spectateurs aux abris s’empressent dès la fin de l’alerte de regagner leur fauteuil pour ne pas rater les dernières minutes.
A la fin de la guerre, Margot participe à des spectacles organisés pour les soldats américains basés en Allemagne. Le grand producteur du muet Erich Pommer, de retour dans son pays après des années d’exil, en tant qu’officier du gouvernement militaire est chargé de la réorganisation de l'industrie cinématographique. Il décide de bâtir un musical réaliste sur la vie d’une chanteuse, en tournée dans les bases militaires dont le cœur est déchiré entre un soldat américain et allemand : l’occasion pour la belle d’interpréter quelques airs très swing et très américanisés, mais surtout une sublime mélodie très prenante wenn die baumwollfelder, qu’elle met très bien en valeur avec sa belle voix prenante, qu’elle enregistre pour Télefunken : désormais sa carrière de chanteuse, ses émissions de radio (où elle rencontre Benny Goodman-qui deviendra un ami de longue date, Duke Ellington) et ses succès discographiques (une version jazzy de la comptine frère Jacques, absolument craquante, la version allemande de Domino…) vont peu à peu prendre le pas sur ses films (amour démoniaque, nostalgie…), des mélos souvent musicaux. En 1953, Margot chante en duo avec Maurice Chevalier dans Schlagerparade, le film qui va déclencher la vogue en Allemagne des films de variétés, bourrés de chansons à la mode. Son décolleté très échancré fait jaser de même qu’une supposée liaison avec la célèbre star française (elle aurait pris la place de Patachou dans son cœur). On raconte qu’elle est aussi très amie avec Gary Cooper, qui adore ses chansons. A la même époque, elle hérite d’un petit rôle de chanteuse dans le diable fait le troisième de Gene Kelly et sympathise avec Léonard Bernstein avec lequel elle chante du Gerschwin lors d’un spectacle (le fameux compositeur déclarera qu’il n’avait jamais pensé qu’une jolie nazi-girl connaissait ce répertoire !)Compte tenu du rôle que joua Théo Mackeben dans sa carrière, il est naturel que la vedette figure dans le biopic consacré à ce célèbre compositeur, Près de toi chérie (1954) : entourée de girls dénudées, margot y reprend son tube du film « les femmes ne sont pas des anges » ainsi que le fameux « bei dir war es immer so schön », la plus fameuse création de l’artiste. Hormis les revues filmées, peu de rôles conviennent à la femme fatale du cinéma allemand. On la distribue pourtant dans la montagne qui chante (1957), un musical folklorique, entre tyroliennes et tcha tcha, où elle semble perdue ou encore dans Salto Mortale (1953), un film de cirque (autre genre très prisé outre Rhin).

En 1957 et 1958, toujours curieusement accoutrée d’une robe de sa création, Margot représente l’Allemagne à l’eurovision. On la voit aussi dans la série télé américaine les vikings avec Edmond Purdom. Dans les années 60, la chanteuse a surtout trouvé des rôles à la télévision dans des séries policières, grande spécialité locale.Depuis la mort de son mari, le compositeur Friedrich Meyer dont elle partageait la vie depuis 4 décennies, la chanteuse s’est éloignée du show business. Margot Hielscher : un visage et un regard que l’on n’oublie pas. S’il est bien difficile de voir ses films de nos jours (à moins de les choper sur les chaînes allemandes de temps à autres), on peut toujours se délecter de ses enregistrements sur CD car c’était une excellente chanteuse de charme : Gary Cooper, Gene Kelly et Leonard Bernstein ne peuvent pas se tromper !

vendredi 12 juin 2009

Lyudmila Gurchenko, la fiancée de l'URSS




Des spectacles aussi légers que les comédies musicales sont-ils nocifs pour les masses? C’est vraiment ce qu’on pourrait se demander en analysant les réactions de certains hauts dignitaires russes devant le phénoménal succès de la chanteuse et actrice Lyudmila Gurchenko à la fin des années 50. Réduite pendant un temps à des rôles secondaires dans des drames ou films de guerre, l’actrice est parvenue dans les années 70 et 80 à retrouver les faveurs du public mais aussi les critiques les plus élogieuses en tournant avec le plus grands réalisateurs du pays. Souvent comparée à Marlène Dietrich, la star russe continue désormais sa carrière dans les music hall où son excentricité et ses nombreux liftings font encore parler dans la presse russe.

Née en 1935 à Kharkov, dans une famille très pauvre, Lyudmila Gurchenko se souvient avec émotion des pénibles années de guerre, des rues poussiéreuses des logements communautaires et des potences sur les places. Son père parti au front, la petite fille chantait à l’occasion pour les soldats allemands afin de récolter un peu d’argent. A 18 ans, elle rejoint l’université des arts et débute à l’écran l’année suivante dans « le chemin de la vérité ». Mais c’est son second film qui va faire d’elle une étoile de première grandeur. Une nuit de carnaval (1956). Dans ce classique du cinéma russe, rediffusé régulièrement pour les fêtes de Noël, elle incarne une jeune fille qui désire monter avec son copain un spectacle, dans la plus pure tradition des musicals de la MGM avec Mickey Rooney et Judy Garland. Le ministre de la culture encourage le projet des jeunes gens en pensant qu’il s’agit d’un film de propagande, alors que leur seul but est de monter un divertissement plein de rythme, de fantaisie et de musique. Le succès de cette gentille satyre est immédiat, certaines répliques devant cultes. Chacun a sur les lèvres la chanson 5 minutes que Ludmilla fredonne si joliment et l’actrice devient la coqueluche de l’URSS. Elle enchaîne dès lors une tournée triomphale dans tout le pays avec au programme les chansons du film.
Toutes les femmes envient l’incroyable finesse de sa taille (entre 45 et 50 cm), critère de beauté primordial en Russie.
Néanmoins, cet extraordinaire succès attise vite les jalousies et une véritable campagne anti Gurchenko est menée dans la presse : on lui reproche d’être trop payée trop dépensière, et de manquer de patriotisme. La nuit de carnaval est également décriée comme une œuvre copiant les films américains et leur vacuité culturelle. Rien de bon en somme pour l’éducation des masses.
Terni par ce battage médiatique, la fille à la guitare (1958) le deuxième musical de Gurchenko (avec le célèbre clown du cirque de Moscou Yuri Nikulin) ne remporte pas le succès escompté et la comédienne réduite à jouer des rôles secondaires dans des films plus sérieux.
On la retrouve ainsi dans le néo-réaliste « quartier des ouvriers »1965, l’excellent film de guerre « l’explosion blanche »1969 ou le troisième volet (le moins bon) de la série d’espionnage les justiciers insaisissables.
En 1967, elle épouse en secondes noces, Josef Kozbon, le plus célèbre crooner russe, souvent comparé à Sinatra mais leur union (dont elle se souvient avec ironie) sera de courte durée .
Les années 70 marquent un retour au film musical et au succès. Après avoir joué dans l’opérette Mamzelle Nitouche , l’actrice aborde un tout autre genre musical avec Ma-ma sorti aux USA sous le titre Rock n’roll wolf. S’il sagit d’un comte de fée (le grand méchant loup veut kidnapper les enfants de dame Biquette alias Ludmilla -déguisée avec un chapeau à cornes), musicalement on est loin de Chantal Goya : ici c’est du rock voire du hard ! Incroyable. En outre, les parties dansées sont assurées par les ballets du Bolsena, ainsi que de grands artistes du patinage artistique et du cirque de Moscou. En somme une réunion de talents pour un film qui décoiffe. En dépit de l’accueil triomphal du film, dépassant de loin les frontières soviétiques, Ludmilla garde un bien mauvais souvenir du film car elle fut très gravement blessée à un pied par un clown en fin de tournage et vouée ensuite à une longue et pénible rééducation et d’innombrables opérations.
Mais la comédienne revenue au sommet de sa gloire reste très active. Les réalisateurs les plus en vue lui confient des rôles dramatiques dont on retiendra « Sibériade« 1979 de Konchalovsky , prix spécial du jury à Cannes, saga familiale sur 3 générations qui sèmera la controverse en URSS , « la femme aimée du mécanicien Gavrilov » 1981 de Todorovsky avec l‘ancien athlète Sergeï Shakurov - où elle incarne une femme solitaire toute dévouée à’un ouvrier de la marine marchande qui la plaque lors de son mariage pour revenir à la fin du film . L’actrice se déclarera pourtant insatisfaite de sa prestation estimant avoir été bridée par le metteur en scène)avec Sergei Shakurov un ancien athlète .
Sa prestation dans une gare pour deux (en femme dont l’existence est transfigurée par l’amour) de Edgar Razianov lui vaudra non seulement un immense succès populaire mais des prix d’interprétation à l’étranger (festival de Manille).
Dans les années 90, le cinéma soviétique est en plein désarroi et l’actrice peine désormais à trouver des rôles. Elle se tourne dorénavant sur les scènes tout en enregistrant des disques (chansons de guerre).
Très soucieuse de son apparence physique Cette femme excentrique use et abuse de la chirurgie esthétique, testant les nouveaux traitements dans ce domaine. Comme chez Michael Jackson, l’abus des liftings se révèle à présent néfaste pour sa santé et cette lutte effrénée et vaine pour retenir sa jeunesse (ainsi qu’un goût douteux en matière vestimentaire) lui vaut également d’être la risée des jeunes générations.
Refusant de se retourner sur le passé, la Marlène Dietrich russe déclarait vouloir seulement aller de l’avant et continuer sa carrière jusqu’au tombeau. Terrassée par une crise cardiaque, la star russe nous a quitté en avril 2011.

dimanche 7 juin 2009

Teresa Brewer, pétulante voix des années 50




Teresa Brewer fut une des chanteuses américaines les plus populaires pendant les années 50. Sa voix acidulée et pointue, et sa façon très malicieuse et mutine d’interpréter des chansons rythmées évoque sensiblement Helen Keane, la « boop-boop-a –doop girl, inspiratrice de Betty Boop mais préfigure aussi un créneau qu’occuperont plus tard Brenda Lee puis Emmylou Harris et Cindy Lauper.
Après avoir été un enfant prodige, comme Shirley Temple, et chanté dans de nombreux music-halls, Teresa Brewer devient célèbre en enregistrant Music, Music (1949) un fox-trot endiablé, avec une gouaille toute particulière. Durant toutes les années 50, Teresa sera abonnée aux hits parades avec des valses country comme Till I waltz again with you (plus forte vente de disques aux USA en 1953, repris chez nous par Lucienne Delyle) ou le plus souvent des « novelties », chansonnettes sautillantes, sur un rythme syncopé, qui annoncent déjà le rock’n roll. A la fin de cette décennie, elle a surtout mis à son répertoire des airs de R n’B enregistrés sur divers petits labels par des artistes blacks, en les dénaturant et les adaptant pour les rendre plus commerciaux. Pendant quelques années, ses versions (et celles de Georgia Gibbs ou Pat Boone) se vendront bien plus que les VO avant que, juste retour des choses, le public ne revienne aux vrais créateurs.

En 1953, la Paramount lance un jeu-concours en demandant au public de sélectionner la chanteuse la plus populaire du pays pour lui confier un rôle à l’écran, et naturellement Teresa parvient en tête de liste.
Elle se retrouve dès lors vedette d’un musical en technicolor et en 3 dimensions :Ah ! les belles rouquines avec Rhonda Fleming. Un musical champêtre et belle époque qui misait surtout sur la nouveauté : le cinéma en relief, et des artistes tout frais sortis des charts comme Miss Brewer ou Guy Mitchell (connu pour sa p’tite folie). Rien de spécialement mémorable dans les numéros musicaux du film. Lors des projections, des lunettes spéciales étaient distribuées aux spectateurs, mais le système était si défectueux que souvent, pour éviter un dédoublement des images, ceux-ci étaient obligés de fermer un œil. Un critique acerbe commenta qu’ils n’auraient rien perdu s’ils avaient fermé les deux. Teresa Brewer davantage intéressée par sa famille et ses enfants que par une carrière à l’écran refusera de signer un contrat de 7 ans avec la Paramount

Supplantée par Connie Francis, elle continuera néanmoins son métier, avec l’appui de son mari, président de sa maison de disque, jusque dans les années 90. En 1965, elle a enregistré un album de chansons de films avec des versions personnelles des airs de Mary Poppins, Diamants sur canapé, et même 4 garçons dans le vent. Dans les années 70 et 80, elle s’est essentiellement consacrée au jazz, et avait même fait un album avec Stéphane Grapelli, Count Basie et Duke Ellington. Elle nous a quittés en 2007, victime d'une maladie neuro-musculaire.
Une voix mutine et tonique qui a marqué les années juke-box, et qui survivra grâce à ses nombreux disques. Notamment sa dynamique version de New Orleans , tout à fait stupéfiante.

jeudi 4 juin 2009

Mitzi Gaynor, une fille en or







Mutine et sexy, fraiche et enjouée, danseuse talentueuse, Mitzi Gaynor restera dans les souvenirs des cinéphiles pour ses prestations dans une poignée de films de la fin des années 50, pures pépites issues d'un âge d'or où le film musical hollywoodien brillait intensément de ses derniers feux.
Née en 1931, d'un père chef d'orchestre et d'une mère danseuse, la jolie Mitzi danse à l'opéra depuis son plus jeune âge. Elle prend des cours auprès de sa maman, rêvant d’une carrière dans le monde du spectacle. Pendant la guerre, elle participe à des shows pour les soldats où elle se livre des imitations de Carmen Miranda.Après de petits rôles dans diverses opérettes comme la fugue de Mariette avec Susanna Foster, la jolie danseuse est remarquée par George Jessel lors d’une représentation théâtrale de « the great waltz » : il la pistonne pour un screen test à la Fox. Mitzi rejoint ainsi l’écurie de Darryl Zanuck, dont la reine est la blonde Betty Grable.
En 1950, elle débute à l'écran dans « MY BLUE HEAVEN » dont Betty Grable et Dan Dailey sont les vedettes. Considéré comme le plus faible des films tournés par le duo de comédiens, il n'est pas désagréable pour autant. Mitzi y incarne une jeune fille vive et impertinente qui essaie de piquer le mari de Betty Grable. Le numéro de danse "love hard, work hard" qu'elle partage avec Dan Dailey est le meilleur moment du film . On raconte que Betty Grable aurait suggéré au réalisateur de laisser à Mitzi l’exclusivité du numéro de danse et celle-ci en a bien profité car elle récolta les seules bonnes critiques du film.Encouragée par les réactions positives, la Fox lui confie le premier rôle d’une fille en Or, avec un personnage déluré à la Betty Hutton, dans un far west de fantaisie (ce film restera d‘ailleurs son meilleur souvenir). On la retrouve ensuite dans Gosse des bas fonds, un petit musical plutôt quelconque sauvé par quelques numéros très sexy de la pimpante actrice (sortie en DVD l’an dernier). La folle aventure(1953), biographie inconsistante de la chanteuse Eva Tangay, mal reçue par le public, fatigué de ce genre de sucreries conventionnelles. Si l’on se fie aux critiques désastreuses, le désir sous les palmes(1953) était pire encore, à tel point que Zanuck aurait alors perdu confiance sur le potentiel de la vedette. Après avoir été rétrogradée dans un western de série B, l’actrice figure en 6ème position sur l’affiche de la joyeuse parade (1954) éblouissante saga familiale , boostée par les immortelles mélodies d’Irving Berlin. Elle y est délicieuse et pétillante (son visage semble avoir un peu changé depuis MY BLUE HEAVEN ) et à mon avis supporte largement la comparaison avec sa partenaire Marilyn Monroe. Cette dernière est devenue en quelques mois le numéro un de la Fox, et un des plus grands mythes de l’écran. Evidemment, la trajectoire de Mitzi fait un peu pâle figure à coté, et Zanuck décide de ne pas renouveler son contrat.
Au creux de la vague, l’actrice ne demande qu’à rebondir. Après une liaison avec l'érotomane Howard Hugues (qui plus ou moins simultanément sortait avec Jean Simmons et Debra Paget) elle épouse Jack Bean, attaché de presse qui entreprend de relancer sa carrière déclinante, en lui trouvant un look plus sexy, multipliant les photos en maillot de bain. Après quelques déconvenues (on lui refuse un rôle dans Oklahoma), Mitzi est engagée dans quadrille d’amour (1956) avec Bing Crosby : un musical réussi où sexy en diable, elle brille en interprétant « anything goes » et dans ses duos avec Donald o'Connor.
Les girls de George Cukor, merveilleux musical est peut être son meilleur film. Le scénario est particulièrement original, l'interprétation particulièrement enlevée (surtout Kay Kendall) et le duo de danse que Mitzi forme avec Gene Kelly sur une parodie de l'Equipée sauvage, génial. En 1958, Mitzi décroche le rôle féminin principal si convoité dans l'adaptation au cinéma de l'opérette South Pacific, qui a fait un malheur à Broadway. Elle est préférée à la créatrice à la scène Mary Martin, à Doris Day et Judy Garland. Ce gros succès commercial (aux USA) est souvent décrié par la critique, et l'utilisation de filtres colorés par le réalisateur Joshua Logan jugée abusive. Et bien moi, j'ai adoré cette opérette et certains passages (la romance de John Kerr avec une jeune polynésienne sur l'île de Bali Hai) sont magnifiques. Dans le rôle peu sympathique d'une femme raciste outrée de constater que l'homme qu'elle aime a eu des enfants avec une polynésienne, Mitzi se sort bien et forme un couple romantique avec Rossano Brazzi. Sans avoir la jolie voix de Mary Martin, elle chantonne de façon très convenable (j'ai lu d'ailleurs que les ventes -énormes- de la BO du film ont rapporté à Mitzi plus d'argent que tous ses films réunis!) les magnifiques mélodies de Rodgers et Hammerstein. Après ce coup d'éclat, hélas, la carrière de Mitzi subit de plein fouet le déclin du film musical. On la retrouve dans quelques comédies aux cotés d'acteurs prestigieux (Yul Brynner, David Niven). par la suite, Mitzi n’a pas d’autres choix que de se tourner vers les cabarets de Las Vegas (elle devient même propriétaire d’une partie du Flamingo hôtel) et les spectacles à la TV: En 1964, elle partage avec les Beatles la vedette d’un Ed Sullivan show où ses tenues trop sexy et ses danses suggestives font jaser et fait sensation lors d'une remise des oscars en 1967, dans un numéro très applaudi. Le travail et l’obstination ont finis par payer : ses one woman shows où elle reprend des passages de ses films les plus connus et notamment South Pacific sont désormais acclamés autant pour leurs chorégraphies que les qualités de chanteuse et de comédienne de la blonde vedette.
Pour admirer les talents de cette danseuse particulièrement craquante, outre quelques films en DVD, on peut désormais se tourner vers une compil de ses shows télé tout à fait enthousiasmante.


lundi 1 juin 2009

Rosa Carmina, la belle sauvage









Parmi les voluptueuses bombas latinas qui se sont illustrées dans le cinéma mexicain des années 40-50, et plus précisément le genre « rumbera« , la splendide Rosa Carmina mérite une mention spéciale. Plus sophistiquée et moins rustre que Maria Antonieta Pons, plus jolie que Meche Barba (qui ressemblait un peu à Martha Raye) et que la célèbre Ninon Sevilla (dont le sourire carnassier lui valut des comparaisons peu flatteuses avec notre Fernandel), la danseuse cubaine avait sans doute plus d’allure et de classe que ses collègues. Abonnée aux rôles de vamps inaccessibles, gravitant dans des cabarets internationaux, elle possédait un sex-appeal certain mais finement dosé qui évoque Rita Hayworth et les étoiles d’Hollywood.

En 1946, Juan Orol, fraîchement divorcé de la star Maria Antonieta Pons recherche une nouvelle danseuse cubaine pour remplacer son ex épouse dans son prochain film « un mujer de Oriente ». Un assistant repère l’oiseau rare lors d’une fête scolaire : une toute jeune danseuse de 16 ans au visage ravissant . Elle devient la star du nouveau film et aussi l’épouse du réalisateur (qui a toujours eu du mal à séparer vie privée et vie professionnelle) et signe un contrat pour 5 films. Orol ne ménage pas ses efforts pour imposer la vedette en engageant des chorégraphes africains pour donner un cachet plus authentique aux numéros typiques (et aussi pour faire taire les critiques très durs envers sa protégée, qui lui reprochent non seulement sa façon de jouer mais aussi de danser). Souvent, la belle actrice se voit confier des rôles d’indigènes ou de filles sauvages (La déesse de Tahiti, Sandra la fille de feu), comme Maria Antonieta Pons et surtout des personnages de vamps perfides, vedettes de cabaret.
Tania la belle sauvage nous conte la gloire et la décadence d’une danseuse peu farouche découverte par un riche producteur, qui finit sa vie alcoolique dans un cabaret sordide.

Et comme souvent dans les rumberas , l’héroïne, même avec la meilleure volonté, est l’éternelle victime des circonstances, des hommes et de son destin.

Le scénarios sont édifiants, le but avoué étant de distraire un public populaire avide de péripéties et de rebondissements : le scénario de nuit de perdition est édifiant : Danseuse, témoin d’un meurtre crapuleux, elle se réfugie dans la maison de son producteur qui tente de profiter d‘elle : comme elle se refuse à lui, il met le feu à la maison. Tout le monde la croit morte, alors qu’elle poursuit sa carrière, masquée car son visage a été défiguré. Elle découvre alors que son mari a refait sa vie, et kidnappe son fils…
Sorti en DVD, avec sous titres anglais, en carne viva est l’histoire classique d’une fille mère abandonnée qui se suicide en se jetant du haut d’une falaise. Sa fille devenue une danseuse renommée, échappera d’un cheveu au même sort cruel. Rosa brille dans un charmant numéro où elle figure avec d’autres danseurs dans un tramway bondé reconstitué sur la scène du spectacle , où les passagers dansent le mambo avec entrain, les uns contre les autres.
Si l’on se réfère aux critiques de l’époque, Sandra la fille de feu (1952) serait son meilleur rôle, révélant des qualités dramatiques insoupçonnées.
Plus que les rebondissements mélodramatiques les plus invraisemblables, les points forts des films de la belle Rosa sont les scènes de danse où sa classe et sa sensualité parviennent à transfigurer des numéros que d’autres auraient fait basculer dans la vulgarité. Qu’elle se trémousse avec volupté, en exhibant son nombril (que les stars d’Hollywood étaient obligées de cacher!), c’est toujours avec grâce et talent.
Comme le raconte la vedette, il n’était pas rare dans les petits cinémas de quartier qu’après un numéro musical réussi, les spectateurs demandent à interromprent le film pour revoir le morceau!
On remarque également qu’Orol, soucieux d’ouvrir ses films aux marchés étrangers, n’hésite pas à incorporer dans les orchestrations des numéros musicaux des instruments comme la clarinette.
Alors que les rumberas tombent en désuétude (moins à cause de la désaffection du public que d’une volonté politique d’assainir le cinéma et les cabarets mexicains), Rosa, à la croisée des chemins, décide de tenter sa chance à l’étranger (encouragée par le succès de Maria Felix en France, et de Katy Jurado aux USA). Le projet d’un film en France avec la vamp Viviane Romance échoue quand Juan Orol s’oppose au tournage, choqué par le scénario trop osé (une histoire d’une riche lesbienne amoureuse d’une artiste de cirque). Finalement, Rosa ne trouve qu’un rôle secondaire dans un musical allemand, « dites le en musique » (1956) dont la star est la suédoise Bibi Johns.
La même année le volage Juan Orol quitte Rosa pour une petite chanteuse cubaine aux formes généreuses, Mary Esquivel qui va désormais la remplacer dans ses nouveaux films. Rosa ne trouve plus que des caméos dans l’un des derniers avatars du film rumbera « le cabaret des filles perdues » avec une Kitty de Hoyos déguisée en Marilyn, des revues filmées ou biopics comme Melodias inolvidable (1959) où elle offre un numéro coloré dans un décor vénitien . On retrouve ensuite la star dans quelques films d’horreur de série Z (l‘incroyable visage du docteur B), nouvelle spécialité d’un cinéma mexicain, voguant vers de nouveaux horizons.
Ici plus de méli-mélo dramatique mais un monstre qui suce le cerveau de ses victimes. Heureusement entre deux scènes d’épouvante, Rosa danse avec sensualité et rythme.
Dans les années 60, la danseuse va se tourner vers les cabarets dans des spectacles souvent fustigés par les ligues de décence. Dans les années 70, elle figure en second plan dans des « ficheras » , comédies érotiques bas de gamme se déroulant dans les cabarets avec la très dénudée Sasha Montenegro.
Puis on la retrouve jusqu’au début des années 90 dans des feuilletons mexicains à l’eau de rose qui font la honte de la télévision mexicaine (et que l’on diffuse parfois dans les DOM COM). Mais ceux qui veulent admirer la bomba latina au sommet de son talent et de beauté devront plutôt se tourner vers ses films des années 40.