vendredi 11 septembre 2009

Margaret Whiting, la voix romantique des années 40








Si Margaret Whiting, une des plus populaires chanteuses américaines a fait très peu de cinéma, celle dont Mel Tormé ventait la musicalité, la chaleur et la sincérité de ses interprétations a cependant enregistré beaucoup de chansons de film (elle s’est même hasardée à une version vocale du thème d’Autant en emporte le vent) et parfois joué les doublures vocales.

Née en 1924, Margaret est la fille de Richard Whiting compositeur de chansons de nombreux films des années 30 comme Monte Carlo, une heure près de vous et d’animal crackers in my soup , un tube de la petite Shirley Temple ou encore de l‘inusable hooray for Hollywood. Jerome Kern et Harold Harlen étaient fréquemment invités à la maison, ainsi que sa marraine Sophie Tucker.
Johnny Mercer, fidèle collaborateur du papa, qui vient de fonder une toute nouvelle compagnie discographique, la firme Capitol, lui propose d’être la première chanteuse à enregistrer pour lui une de ses nouvelles créations, pour un salaire dérisoire. That old black magic (1942) est un tube instantané (la chanson sera reprise moult fois à l’écran notamment par Bing Crosby en 1944 et par Jerry Lewis dans Dr Jerry et Mr Love). Invitée récurrente des shows de Bob Hope et d’Eddie Cantor, Margaret parvient à classer presque tous ses titres au hit parade. Il s’agit souvent de chansons de films, comme it might as well in spring de la foire aux illusions (1946), son plus grand tube, et le titre de son autobiographie. L’artiste l’interprète avec beaucoup de fraîcheur, d’innocence et d’optimisme. En 1949, la chanteuse qui partage brièvement la vie de l’acteur John Garfield enregistre « forever and ever ». L’adaptation française par Line Renaud obtient un tel succès que beaucoup pensent encore qu’il s’agit d’un air du folklore savoyard. Personnellement, je préfère son adorable version de my foolish heart du film Tête folle avec Susan Hayward ou son duo comique avec Johnny Mercer sur la chanson du film la fille de Neptune. Dans les années 50, Margaret Whiting joue dans une sitcom à la télé avec sa sœur Barbara, sans beaucoup de succès. En 1956, elle est la vedette d’une comédie musicale bas de gamme produite par l’United artist « Fresh from. Paris » : les numéros de la revue sont si mal filmés et mal cadrés qu’on dirait de la télévision en direct. Les chansons sont quelconques, Margaret joue de façon peu convaincante et n’est guère photogénique (la belle Martha Hyer n’a pas de mal à l’éclipser).
A la fin des années 50, le répertoire de Margaret, essentiellement composé de ballades romantiques n’est plus dans l’air du temps. La chanteuse parvient pourtant à placer quelques titres à l'ancienne dans les charts comme « it hurts to say goodbye » en 1966, que Gainsbourg traduira et arrangera à sa façon sous le titre « comment te dire adieu » pour Françoise Hardy. Il est amusant et incroyable de constater à quel point il a pu modifier cette grande ballade hollywoodienne noyée sous les violons en mélodie pop très sixties. En 1968, Margaret Whiting est engagée comme doublure vocale de Susan Hayward pour la vallée des poupées, un film camp pas très bien joué adapté d’un roman crash à succès. Judy Garland devait à l’origine tenir le rôle échu à Susan (et son enregistrement du titre "I plent my own tree" montre que la grande star n’était plus en forme).
Dans les années 70, Margaret a chanté dans des cabarets ou joué dans des musicales sur scène (Annie reine du cirque, girl crazy). Après plusieurs mariages ratés, son union avec Jack Wrangler, une star du porno gay, beaucoup plus jeune qu’elle, reconvertie ensuite dans le porno hétéro (après sa rencontre avec Margaret?), puis la comédie musicale, a fait hausser plus d’un sourcil.
En tous les cas, la chanteuse a toujours clamé qu’elle n’avait jamais aussi bien été avec un homme . A l’âge de 76 ans, elle a poursuivi devant les tribunaux la ville de New York après avoir glissé sur un trottoir , en demandant 3 millions de dommages et intérêts, car la blessure l’empêchait d’avoir des relations conjugales avec Jack…
Depuis le décès de son mari au mois d’avril 2009, Margaret a cessé ses activités professionnelles. Elle a déclaré : « sans être Judy Garland ou Paul Newman , je suis allée partout et j’ai tout vu. Et je ne cesse d’apprendre de nouvelles choses ». Elle vient de nous quitter à son tour en janvier 2011.

2 commentaires:

  1. Hey,

    Maggie vient de nous quitter en Janvier 2011, et non l'année d'avant!

    Merveilleuse chanteuse!
    RIP, Maggie!

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  2. oui, j'avais fait une faute de frappe en actualisant mon portrait à cette triste occasion. j'ai d'ailleurs réécouté sa superbe version de My foolish heart : quelle merveilleuse voix!!

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