mardi 1 mai 2012

Christine Haydar, l'étoile française d'Istambul


L’histoire de Christine Haydar, c’est un conte de fée un peu insolite : comment une très jolie danseuse française issue d’une famille très humble est devenue star, non pas dans son pays mais en Turquie ! Si la chance a souvent failli lui sourire, lui réservant des rencontres incroyables avec les plus prestigieuses figures du monde du cinéma depuis sa plus tendre enfance, Christine n’a pas toujours eu l’opportunité de les saisir, et comme nul n’est prophète en son pays, c’est finalement en Turquie que la jolie blonde a rencontré la gloire. Née en 1947 à Besançon, Marie-Christine Auféril a vécu sa petite enfance à Pigalle, dans la plus grande promiscuité partageant un minuscule appartement, avec son père musicien, sa mère et ses frères et sœurs. L’acteur Daniel Cauchy, un voisin, informe la famille que Luis Bunuel recherche une gamine pour jouer dans son chef d’œuvre Cela s’appelle l’aurore (1956) : Marie-Christine gagne le petit rôle et avec le virus du spectacle. Malgré les gros soucis financiers de ses parents, elle suit des cours de danse.
Doublure lumière de Françoise Hardy dans Châteaux en Suède de Sagan, elle côtoie les plus grandes stars et entend bien s’accrocher à son rêve d’enfant, mais ne décroche que quelques rôles dans des dramatiques télévisées et pose nue pour des peintres afin d’arrondir ses fins de mois. Une activité qui va la conduire à son premier film sur grand écran : Comme au premier jour(1967), un court métrage commandé par la Fédération Française de Naturisme et tourné partiellement sur l’île du Levant, où la belle se dénude entièrement en vantant les mérites de la vie au grand air. Après deux années à roder son métier de comédienne au théâtre aux cotés de génies comiques comme Poiret et Serrault, la jeune vedette est engagée par Alain Bernardin pour danser dans son fameux cabaret, le Crazy Horse, déjà réputé pour l’ingénieuse mise en scène de ses strip teases et le raffinement de ses éclairages. Christine y danse, nue, en ombre chinoise. On la retrouve au cinéma dans deux films de Claude Pierson comme A propos de la femme (1969) et une fille libre (1971), sous son nouveau pseudo de Christine Davray).
Dans le premier, elle a fort à faire avec un mari tenté par l’adultère et dans le second, elle incarne aux cotés de Roger Hanin et Alain Doutey une jeune libertine qui finit par s'assagir et devenir une parfaite épouse ; Des comédies de mœurs coquines, dans la mouvance de mai 68, qui seront aussi exploitées à l’étranger. Christine participe aussi à un film italien, Zénabel, une fresque picaresque et déshabillée sur la fille cachée d’un noble espagnol, qui entend bien réclamer ses droits, à coup d’épées : du cinéma bis qui ne doit pas manquer de charme. Le mariage de Christine avec le photographe Jean-Yves Haydar (elle aura auparavant une courte liaison avec Alain Delon) et la naissance de son fils en 1972 vont un peu ralentir la suite de sa carrière française qui n’a rien de très prestigieux il faut bien l’avouer. Si le vieux producteur Jack Warner, rencontré chez Eddie Barclay, lui propose un contrat pour son célébrissime studio, la belle Christine, méfiante, refuse de le suivre. Dans les années 70, tout en jouant au théâtre avec Jean-Louis Barrault, la belle va poser à plusieurs reprises pour des magazines de charme dans des poses assez osées.
En 1979, le mari de Christine, qui est aussi le petit fils d’un fameux pacha (dont la famille avait jadis était chassée par Atatürk le victorieux, fondateur et le premier président de la République turque) se rend avec elle en Turquie. Contrairement à ses craintes, le couple est accueilli avec un enthousiasme délirant et tout particulièrement Christine, qui fait la une de la presse people. Auréolée d’une douce odeur de scandale en raison de ses photos sexy, l’épouse du petit fils du pacha fait le buzz : on la somme de chanter : elle part en tournée avec Zeki Müren, le chanteur N°1 du pays, on lui propose un rôle avec Cuneyt Arkin, l’Alain Delon turc. Soyons francs : la blonde dangereuse(1980) est très mauvais film : Une stupide histoire de meurtres dans la grande villa d’une star interrompue par deux numéros de catch (dont l’un dans une piscine) et deux numéros chantés par la belle, qui tourna auparavant. Si son numéro de cabaret sur la chanson pétrole (reprise langoureuse d’un succès d’ Adja Pekkan, grande star de la chanson turc depuis très longtemps) met bien en valeur sa plantureuse personne (avec une robe fendue sur le côté jusqu’en haut de la hanche), son interprétation de felicita en mini bikini sur la plage est limite ridicule.
Comme une bonne partie du film d’ailleurs (sans parler du héros qui surgit des flots pour récupérer la belle que les méchants voulaient noyer dans un sac de pommes de terre) qui de toute manière n’a pas d’autres prétentions que d’amuser : on sent une bonne part d’auto dérision (ce qui rend certains passages plutôt sympas) et surtout de négligence absolue ! En fond sonore, pendant les bains de soleil de la belle Christine on entend Julio Iglesias, ce qui rajoute au côté kitschouille de ce nanar turc. Comme l’explique la belle Christine Haydar, le film a été tourné en 15 jours, et les acteurs n’ont pas appris leurs répliques mais répètent celles qu’on leur souffle sur le plateau : ça se sent ! Christine a ensuite mené des revues dans des cabarets, se produisant tantôt devant un public exclusivement masculin, tantôt devant des salles réservées aux femmes ! Elle grave un 33 tours avec des reprises de satndards de la chanson française comme Sous le ciel de Paris. En 1983, elle joue dans la Rançon(Bedel) avec Kadir Inanir et Ekrem Bora , deux autres grandes stars turques. Le film est meilleur que le précédent, avec la belle Christine en froide tentatrice, semblant sortir tout droit d’un polar hollywoodien. Pourtant, le phénomène Haydar ne perdurera pas sur les écrans turcs : doit-on incriminer le régime militaire conservateur et autoritaire installé depuis le coup d’Etat de 1980 qui a mis un frein brutal sur tout ce qui était un peu trop sexy à l’écran ?
En France, elle tient un mini rôle dans Edith et Marcel de Lelouch en 1983. Depuis le décès de son époux en 1996, Christine Haydar se consacre à l’écriture. Publié en 1999, son roman Simone, grand prix Lafayette, a même été adapté sous forme de spectacle musical et représenté dans plusieurs théâtres parisiens. L’an dernier, la française la plus connue de Turquie a joué à Istambul dans une pièce dramatique, et il est très possible qu’on la retrouve sur une scène parisienne. En attendant, je vous invité à parcourir son blog où elle fait part de ses rencontres et expériences avec le talent d’auteur qu’on lui connaît : http://mes1000etunevies.canalblog.com/

4 commentaires:

  1. Cette actrice a vraiment beaucoup de talents, elle sait danser, jouer la comedie, chanter, écrire, Elle est bien sur tres belle meme et meme en 2012 elle est toujours aussi attirante. Je pense que c'est une personne vraiement extrordinaire. Elle a recontrée des tas de gens celebre, vecue un vie de reve. Son grand regret est d'avoir perdu son mari qu'elle aimait tant et qui est decedé tres jeune. Peut de gens ont autant de qualités, elle est simple et gentille avec tous le monde meme si vous n'etes pas du chobiz. Merci pour cette presentation de Christine.

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    1. Une actrice, chanteuse, écrivain... une encyclopédie du chobiz....ouah!!!,un parcours professionnel hors du commun. Je souhaiterais connaitre cette personne qui doit aimer retracer cette vie de rêve. Au delà des aléas de la vie...qui n'est pas un long fleuve tranquille,quelle passionnante existence. Bien a vous belle Christine et vous rencontrer à la croisée d'un chemin...qui sait!!! Alain

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  2. C'est en effet non seulemnt une belle artiste mais aussi une personne absolument charmante et fort sympathique. On l'embrasse.

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  3. de nombreuses actrices de films http://filmstream.co/ jaloux, le personnage principal de cette discussion. Et c'est ce qu'elle est belle et bien inclus dans le rôle.

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